collections du musée des beaux-arts de dijon

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Jeune Zephyr se balançant au-dessus de l'eau

Dessin
vers 1814
Auteur : Prud'hon, Pierre-Paul


Hauteur : 42 cm ; Largeur : 27,5 cm
Inv. 4925

En 1970, à la vente de la collection Gilbert Lévy, le Musée de Dijon a acquis, avec la participation de la Société des Amis du Musée, un dessin de Pierre-Paul Prud'hon pour le "Jeune Zéphyr se balançant au-dessus de l'eau". Il s'agit du dessin ayant appartenu à Boulanger de Boisfremont, ami de l'artiste, et passé dans la collection Beurdeley, dont il porte le cachet.
Prud'hon n'a pas attendu, comme on avait tenté de le faire croire, qu'un enfant se balançât au bout d'une corde dans son atelier au cours d'une séance de pose, pour que lui vînt l'idée de son "Jeune Zéphyr". Depuis longtemps il avait étudié la gymnastique du corps humain, et il se plaisait à représenter des figures volant ou planant au ras du sol. En 1781, son maître François Devosge avait dessiné "Zéphyr volant auprès de Flore" pour la "Carte botanique" de Durande. Ce thème avait été maintes fois traité à l'Ecole de dessin de Dijon et on le retrouve dans l'oeuvre d'un autre élève de François Devosge, Bénigne Gagneraux.
Quant à sa technique du dessin, elle était fort élaborée dès 1784, ainsi qu'en témoignent ses académies : les effets de clair-obscur y sont déjà, avec ses jeux de hachures au fusain pour rendre le modelé et ses rehauts de craie qui accentuent la lumière. Ce qui leur manquait encore, c'était le moelleux, la grâce, le charme, que ne lui inspiraient pas les modèles masculins admis à poser à l'Ecole de dessin et qu'il devait trouver dans l'enfant ou l'adolescent, comme dans les modèles féminins.
L'esquisse dessinée du Musée de Dijon a dû précéder l'esquisse peinte léguée au Musée du Louvre en 1915 par le baron de Schichting. En effet, suivant son habitude, Prud'hon dans ses premières études n'a pas poussé son dessin jusqu'aux extrémités : pieds, mains, cheveux sont simplement suggérés, le bras droit n'est pas encore placé, le départ de l'aile est encore à peine indiqué. A la belle diagonale lumineuse s'ajouteront deux arcs de cercle entrecroisés. L'esquisse peinte montrera achevé le corps du jeune garçon suspendu au-dessus de l'eau aux branches de deux arbres en V, semblables à ceux qui avaient servi de fond au portrait de l'Impératrice Joséphine à Malmaison en 1805.
Le tableau du Salon de 1814, légué au Musée du Louvre par Mme Eugène Mir (déposé depuis 1982 au Musée des Beaux-Arts de Dijon sous l'inv. D 1982-12-P), accentuera l'effet lumineux et reviendra à la mythologie en donnant au "Jeune Zéphyr" ses ailes de papillon, comme à ceux qui enlèvent dans les airs sa "Psyché" du Salon de 1808.

(Notice de Pierre Quarré extraite du Bulletin de la Société des Amis des Musées de Dijon, 1970-1972)

Historique : Collection Ch. Boulanger de Boisfremont ; Collection Mme Power ; 1864, Paris, vente Power, 13-16 avril ; Collection R. Portalis ; 1887, Paris, vente Roger Portalis, 14 mars ; Collection Montagnac ; Collection A. Lebrun ; 1889, Paris, vente A. Lebrun, 3 mai ; Collection A. Beuderley ; 1920, Paris, Vente Beurdeley, 2 juin ; Collection G. Lévy ; 1970, Paris, vente L. , 4 novembre

Acquis avec la participation de la Société des Amis du Musée de Dijon, 1970

Oeuvres en lien :

D 1982-12-P Jeune Zephyr se balançant au-dessus de l'eau Original

Bibliographie :

Exposition : © photo Hugo Martens

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