collections du musée des beaux-arts de dijon
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Pan et oursons
Chef-modèle
vers 1864
Auteur : Fremiet, EmmanuelEmmanuel FremietBronze à patine brune
Paris , 1824 - Paris , 1910
Ecole Française Issu d'une famille originaire de Bourgogne, Emmanuel Fremiet naît à Paris le 6 décembre 1824. Il reçoit de sa cousine Sophie Fremiet et de son époux, le sculpteur François Rude, ses premières leçons de dessins et de modelage.
D'origine modeste, il connaît des débuts laborieux, afin de gagner sa vie, comme apprenti sur des chantiers de construction, puis travaille pendant quatre ans comme peintre d'histoire naturelle. Apprenti lithographe, il exécute pour le peintre Werner des dessins d'ostéologie et retouche les pièces anatomiques du Musée du médecin Orfila.
Fremiet entre dans l'atelier de François Rude, tout en continuant à dessiner les animaux du Jardin des Plantes et en suivant les cours du soir de la « Petite École » d'Art Décoratif. Il acquiert ainsi cette connaissance minutieuse de l'anatomie que l'on peut apprécier dans toutes ses oeuvres.
Les débuts de sa carrière sont ceux d'un animalier et il débute au Salon de 1843 avec une étude en plâtre de gazelle, il travaillera ce genre jusqu'en 1860, s'orientant ensuite, à la fin de l'Empire vers de grandes reconstitutions préhistoriques ou historiques, documentant ses oeuvres avec précision d'après les dernières découvertes archéologiques ("Homme de l'Age de pierre", "Chef Gaulois", "Cocher romain")...
Titulaire de 1875 jusqu'à sa mort en 1910, de la chaire de professeur de dessin animalier au Museum où il succède à Barye, élu à l'Académie des Beaux-Arts en 1892, Frémiet bénéficie de nombreuses commandes officielles ( la "Jeanne D'Arc" équestre (1874) de la Place des Pyramides à Paris, le "Saint-Michel" (1896) qui couronne la flèche de l'église du Mont du même nom, sont ses oeuvres les plus connues) et termine sa carrière couvert d'honneurs.
Décédé le 10 septembre 1910 à Paris, dans sa 86ème année, Emmanuel Fremiet est inhumé au cimetière de Passy.
(Notice de Catherine Gras, 2004)
Hauteur : 26 cm ; Largeur : 18 cm ; Profondeur : 54 cm
Inv. 4193 C'est dans l'atelier de Nieuwerkerke que Fremiet sculpte, selon Bartlett, "Pan et ours". Le 1er juin 1864, la direction des Beaux-Arts adresse une proposition d'acquisition pour ce groupe, que le sculpteur expose alors au Salon et pour une somme de 3000 francs. La décision est prise le 21 juin. L'État voulant faire exécuter l'oeuvre en marbre, on s'inquiète en janvier 1865 du bloc de marbre à fournir à l'artiste. Un premier bloc est essayé en février, essai apparemment infructueux puisqu'un second lui est délivré en mars 1866. Son praticien est alors Daumas. Le marbre est enfin exposé au Salon de 1867. Il est acquis par arrêté du 13 juin 1867 et payé 6000 francs, puis transporté au musée du Luxembourg en novembre 1867.
Sans doute est-ce au côté aimable et plaisant de ce petit groupe que l'on doit attribuer son succès, encore durable au début du XXe siècle : 60 exemplaires toutes tailles confondues sont vendus en 1910-1912, ce qui en fait le second groupe animalier, en importance, après Ravageot et Ravageode.
"Pan et ours, écrit Jacques de Biez, est joli comme un conte de mon moulin ; c'est aussi net, aussi clair, rapide dans le récit et aussi agréable dans le pittoresque..." (p. 57) C'est le même caractère plaisant que relève Paul de Saint Victor cité par le même auteur : "Quel charmant sauvage (...) que ce jeune dieu couché à plat ventre, qui du bout de sa baguette agace deux oursons" (p. 58).
"Pan et ours" n'est pas le premier groupe mettant en présence animaux et êtres humains ; avec "Centaure Térée" (1861) et "Métamorphose de Neptune" (1868), c'est un des rares groupes d'inspiration mythologique de sa carrière. On voit bien, pour celui-ci, ce que le petit faune doit dans son type, comme dans le sentiment de vivacité qui s'en dégage, au "Jeune pêcheur napolitain" de Rude (1831), mais le parti que Fremiet en tire est plus aimable, moins incisif que celui choisi par son oncle. Le fait qu'il s'agisse bien d'un faune, et non d'un jeune garçon, enlève une part de l'intérêt que l'on peut trouver à ce groupe. Fremiet ne poursuivra guère ces thèmes (excepté pour le surtout de Sèvres) et c'est surtout dans les gigantesques affrontements, commencés avant les oeuvres du répertoire antique traditionnel, qu'il développera ce thème des groupes mixtes. ("Dénicheur d'oursons", "Gorille enlevant une femme")
(Notice de Catherine Chevillot extraite de "Emmanuel Fremiet : La main et le multiple", Dijon, Grenoble, 1989) Historique : Collection Emmanuel Fauré-Fremiet
Don de la famille Fauré-Fremiet, 1955 Oeuvres en lien : 2004-9-1 Pan et oursons Inscriptions / marques :Bibliographie :signature sur terrasse sous flanc gauche du Pan : "E. FREMIET"
inscription sous la base : "VL RAS"
Exposition :Bellier de La Chavignerie (Emile) et Auvray (Louis), Dictionnaire général des artistes de l'Ecole française, Paris : Librairie Renouard, t. I, 1882 ; t. II, 1885, p. 588
Bartlett (T. H.), "Emmanuel Fremiet", The American Architect and Building News, n° 792, 28 février, vol. XXXI, n° 794, p. 172, 202, repr.
De Biez (Jacques), "E. Fremiet", L'Artiste, Tome 2, 1892, p. 352
De Biez (Jacques de), "E. Fremiet", L'Artiste, T. I, janvier, pp. 36-48, T. 2, septembre, pp. 218-227, T. 2, novembre, pp. 401-425, p. 38-39
Leblanc-Barbedienne (Gustave), Collection des oeuvres de E. Fremiet, Membre de l'Institut, Paris, s.d. 1910, V. à 25
De Biez (Jacques), E. Fremiet, Paris, Jouve et Cie, 1910, p. 57-58, 62, 271
Massenet, "Discours de M. Massenet, Président de l'Académie", Funérailles de M.E.Fremiet, Paris, Institut de France, 15, pp. 1-4, p. 2
Verlet (Raoul), Notice sur la vie et les oeuvres de M. Emmanuel Fremiet membre de l'Académie, Paris, Institut de France, 1913, p. 11
Lami (Stanislas), Dictionnaire des sculpteurs de l'Ecole française du XIXe siècle, t. 2, Paris, 1916, p. 411
Léon (Paul), "Discours (...) au nom du gouvernement", Inauguration de la statue élevée à la mémoire de Emmanuel Fremiet, Paris, Institut de France, pp. 19-24, p. 21
Fauré-Fremiet (Philippe), Fremiet, Paris, 1934, p. 48-49, 71, 85, 142
Quarré (Pierre), Musée des Beaux-Arts de Dijon. Catalogue des sculptures. Palais des Etats de Bourgogne, Dijon, 1960, n° 468
Berman (Harold), Bronzes, sculptors and founders, 1800-1930, Chicago, vol. 1, n° 1343
Chevillot (Catherine), Fremiet : L'édition. La collection Fremiet au Musée de Dijon : Catalogue raisonné, Mémoire de maîtrise, Dijon, Université de Bourgogne, UER Sciences Humaines, 1984, 2 vol., vol. 1, 70 S, vol. 2, pl. LXXVI
Chevillot (Catherine), Emmanuel Fremiet : la main et le multiple, Dijon, Musée des Beaux-Arts, 5 novembre 1988 - 16 janvier 1989 ; Grenoble, Musée, 23 février - 30 avril 1989), Cat. 152 a p. 158, repr.
Kjellberg (Pierre), Les Bronzes du XIXe siècle : dictionnaire des sculpteurs, Paris : Les Editions de l'Amateur, 2001, p.333 repr., p.337
© photo François JaySalon, Paris, 1864 , n° 2614
Salon, Paris, 1867 , n° 2278
Exposition Universelle, Vienne, 1873 , n° 924
Salon des XX, Bruxelles, 1889