collections du musée des beaux-arts de dijon
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Autoportrait
Tableau
avant 1837
Auteur : Févret de Saint-Mémin, Charles-BalthazarCharles-Balthazar Févret de Saint-MéminHuile sur toile
Dijon , 1770 - Dijon , 1852
Ecole Française La nomination de Févret de Saint-Mémin à la tête du musée de Dijon, en 1817, présente d'intéressants paradoxes qui expliquent le choix de la municipalité. Descendant d'une ancienne famille parlementaire de Dijon, il n'a pas de passé récent à Dijon : émigré, il a gagné la Suisse en 1790, puis les Etats-Unis, et n'est rentré définitivement chez lui qu'en 1814. Peintre, dessinateur, graveur, inventeur de mécaniques ingénieuses, il a tiré, pendant son exil, ses moyens de subsistance d'un talent qui n'aurait été qu'un agrément pour le militaire qu'il était destiné à devenir : il est assez artiste pour recevoir la charge du musée, mais trop atypique pour interférer dans le monde artistique local centré sur l'école des beaux-arts. Cet ancien membre de la noblesse de robe devient responsable d'une institution qui abrite ce qui faisait le décor du monde dont il était issu et y retrouve même les oeuvres d'art qui ornaient l'hôtel paternel : il ne revendiquera rien. A défaut de reconstituer l'héritage familial disparu, il assumera, sans nostalgie, celui de la Révolution, du moins dans ce versant positif qu'est le musée, instrument destiné à l'éducation du public.
Il a aussi beaucoup fait pour le sauvetage des vestiges de la chartreuse de Champmol encore en place, le portail de l'église et le puits de Moïse. On trouvera sous la plume de Févret de Saint-Mémin des phrases qui attestent son admiration réelle pour l'art gothique et son souci de convaincre "les curieux et les savants" de "la perfection à laquelle les arts étaient déjà portés un siècle avant leur renaissance", même si le classicisme ne perd en rien sa primauté. [...] Il privilégie une démarche d'historien soucieux d'objectivité : il est "après la suppression du musée des Monuments français, l'un des premiers conservateurs à s'intéresser autrement qu'en poète à l'art du Moyen Age, avant même la création du Service des monuments historiques et de la Société française d'archéologie. Sa curiosité est largement ouverte, sa sensibilité s'apuie sur un raisonnement historique, lui-même fondé sur un travail d'érudition exigeant. [...]
Févret de Saint-Mémin a été un membre éminent du monde de l'érudition locale. En 1825, il est reçu à l'académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon : c'est ici l'inventeur d'un pantographe amélioré qui est honoré. En 1827, il devient correspondant de l'Académie des beaux-arts. En 1831 enfin, il compte parmi les membres fondateurs de la Commission départementale des antiquités de la Côte d'Or. Ses notes, ses publications sont marquées d'une rigueur encore rare en son temps. Là encore s'illustre la diversité de ses centres d'intérêt, des sources de la Seine à Philippe Quantin, en passant par la coupe de saint Bernard ou les armoiries des ducs de Bourgogne.
Mais la mise en évidence de l'importance de la chartreuse de Champmol pour l'histoire et l'art de la Bourgogne et, surtout, le sauvetage de ses vestiges auront été au centre de ses préoccupations. Son "Rapport fait à la Commission des Antiquités de la Côte d'Or sur les restes des monuments de l'ancienne Chartreuse de Dijon" en 1832 est d'abord l'instrument d'un combat pour l'achat du domaine de Champmol, alors en vente, par le département, et pour la préservation du portail et du puits de Moïse. Le rachat eut effectivement lieu en 1833, et le domaine servit à l'installation de l'asile d'aliénés que la loi faisait désormais obligation aux départements d'établir. Si les monuments sont sauvés, Févret constate en 1842 : "Les constructions de l'hospice, quoiqu'elles laissent à leur place les restes de l'église de la chartreuse, en changent l'aspect. Ce que le tableau formé par ces ruines avait de pittoresque a disparu aujourd'hui".
Il aura encore à combattre en 1841 l'idée de l'architecte Sagot de transférer le puits de Moïse au jardin botanique voisin. Là encore, il put contribuer à éviter l'irrémédiable et au contraire être associé à la restauration du puits en 1842, où il défendra d'une façon exemplaire pour le respect de l'originalité du monument.
Son oeuvre est couronnée par la réédition en 1842 de son "Rapport fait à la Commission des Antiquités de la Côte d'Or sur les restes des monuments de l'ancienne Chartreuse de Dijon" complété par des notices sur les tombeaux, les retables, la "chaise", et surtout par la publication de documents tirés des comptes de construction de la chartreuse qui révélait pour la première fois les noms de Claus Sluter et des sculpteurs de son équipe, de Jacques de Baerze, de Melchior Broederlam, de Jean Malouel ...
(Notice de Sophie Jugie extraite de « L'Art des collections. Bicentenaire du Musée des Beaux-Arts de Dijon », Dijon : Musée des Beaux-Arts, (16 juin - 9 octobre 2000)
Hauteur : 93 cm ; Largeur : 73 cm
Inv. 926 Conservateur du musée de 1817 à 1852, Charles Févret de Saint-Mémin a accompli un travail pionnier de restauration, de présentation et de publication des collections. Figure de la redécouverte du Moyen Âge en France, il s'est beaucoup impliqué dans le sauvetage des vestiges de la chartreuse de Champmol. Il a installé les tombeaux des ducs de Bourgogne dans la grande salle du palais, récupéré et restauré les retables de la chartreuse, acquis de nombreuses oeuvres importantes dont la Nativité du Maître de Flémalle. Historique : Collection Mme de Juigné
Don Mme de de Juigné, 1884 Oeuvres en lien : 2000-7-1-3 Reproduction de l'autoportrait de Févret de Bibliographie :Exposition :Magnin (Jeanne), La peinture au Musée de Dijon, Dijon, 1914 (1918 sur la couverture), p.201 (sous le pseudo. Beltz)
Magnin (Jeanne), Picture in the Museum of Dijon, Dijon, 1914 (1915 sur la couverture), p.201 (sous le pseudo. Beltz)
Magnin (Jeanne), La peinture au Musée de Dijon, 3e éd. revue et complétée, Besançon, 1933, p.314
Quarré (Pierre), Un descendant d'une grande famille de parlementaires bourguignons, Charles-Balthazar-Julien Févret de Saint-Mémin, artiste, archéologue, conservateur du Musée de Dijon [catalogue d'exposition], Dijon : Musée, Palais des Etats de Bourgogne, 1965, p. 20
Quarré (Pierre) et Geiger (Monique), Musée des Beaux-Arts de Dijon. Catalogue des peintures françaises, Dijon, 1968, n°588
La jeunesse des musées, Paris, Musée d'Orsay, 1994, p. 234, cat. 38
Miles (Ellen G.), Saint-Mémin and the neoclassical profile portrait in America, Washington, 1994, p. 197, reprod.
Champion-Vallot (Lucile), Les Salons dijonnais de la Monarchie de Juillet au Second Empire, Mémoire de recherche (2ème année de 2ème cycle) de l'Ecole du Louvre sous la direction de Catherine Chevillot, 2008, 3 vol. (vol. 1, Mémoire ; vol. 2, Index des artistes ; vol. 3, Annexes), M 3, reprod. coul. p. LXXVIII
© photo François JaySociété des Amis des Arts, Dijon, 1837
Portraits d'artistes bourguignons du 19e siècle, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 1963 , n° 18
Un descendant d'une grande famille de parlementaires bourguignons. Charles-Balthazar-Julien Fevret de Saint-Mémin, artiste, archéologue, conservateur du Musée de Dijon, , Dijon : Musée des Beaux-Arts, 1965 , n° 814
Dijon vu par Victor Hugo, Dijon : Musée de la Vie Bourguignonne, 1984 , n° 92
L'Art des collections. Bicentenaire du Musée des Beaux-Arts de Dijon, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 16 juin - 9 octobre 2000 , Cat. B 37 p. 172