collections du musée des beaux-arts de dijon

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L'Assomption de la Vierge

Fragment de tableau
vers 1580
Auteur : Véronèse, Paolo Caliari dit

Peinture à l'huile sur toile
Hauteur : 167 cm ; Largeur : 120,5 cm
Inv. CA 49

Provient de la collection de Louis XIV. Le tableau porte le n° 249 dans l'inventaire Le Brun en 1683, ce qui permet de penser que l'oeuvre a pu faire partie des 101 tableaux de la collection Jabach acquis par le roi en 1671 d'après Hulftegger (1954, p.. 132-133). En 1695, la toile se trouve à Trianon, selon Paillet, qui la déclare agrandie à cette date. En 1745, puis en 1762, elle est citée par Dezallier d'Argenville ; décrite par Lépicié en 1752, elle est mentionnée dans la deuxième pièce de l'Hôtel de la Surintendance en 1760 par Jeaurat, et en 1784 par Durameau, qui note en 1788 : "laver et remettre dans sa première grandeur". Le tableau fut envoyé à Dijon par le Museum central en 1803.
En 1709-1710, Nicolas Bailly attribue le tableau au Tintoret. Après avoir été correctement donné à Véronèse par Dezallier d'Argenville et Lépicié, l'oeuvre est ensuite donnée à nouveau au Tintoret pendant tout le XIXe siècle , puis par Erich von der Bercken et August Liebmann Mayer en 1923, et François Fosca en 1929. Cependant Clément de Ris avait déjà exprimé un doute en 1872. En 1895, Mary Logan rend l'oeuvre à Véronèse, ainsi que Fernand Mercier en 1922, selon toute vraisemblance à la suite de la visite à Dijon de Roberto Longhi, qui rend la toile au maître lui-même, dont le nom emporte désormais l'adhésion de l'ensemble de la critique : Florence Ingersoll-Smouse et Adolfo Venturi en 1927, Giuseppe Fiocco en 1928, Bernard Berenson en 1932, 1936, 1937 et 1958, Pierre Rosenberg en 1965-1966.
Cependant Luciana Crosato Larcher (1968) demeure perplexe à propos de l'attribution du tableau à Paolo. Pour Terisio Pignatti (1976) il pourrait être l'oeuvre de Benedetto Caliari.
Le problème de l'origine du tableau, et l'identification de son sujet, continuent de susciter des hypothèses. L'oeuvre doit-elle être reconnue dans la "Madeleine" vue chez Gamard, en 1664, par Le Bernin accompagné de M. de Chantelou (Ludovic Lalanne, 1885, p. 230) ? En 1928 Giuseppe Fiocco estime que la toile de Dijon pourrait correspondre à l'"Assomption" mentionnée par Carlo Ridolfi (1648, I, pp. 303-304), au-dessus de la porte de la sacristie de l'église Santa Giustina à Padoue, et disparue après 1870. Pietro Brandolese mentionne aussi la toile de Santa Giustina, non pas au-dessus de cette porte mais dans les appartements du père abbé (1795, p. 103). L'hypothèse de cette origine padouane, retenue un moment par Luisa Vertova (1953 et 1959), doit être écartée puisque la toile se trouvait dans les collections royales depuis 1695.
Pour Florence Ingersoll-Smouse (1927-1928), le tableau représenterait la "Madeleine enlevée par les anges", interprétation erronée selon Pierre Rosenberg, 1965-1966), et pourrait être l'une des faces du gonfalonetto exécuté par Véronèse pour l'église de la Madeleine à Trévise, dont la "Madeleine pénitente" du Prado figurerait l'autre face. Proches, en effet, par leur style, les deux toiles diffèrent, toutefois, par leurs mesures (Prado, H. 1,22 ; L. 1,05 ; Dijon, H. 1,70 ; L. 1;00).
Eduard Safarik, enfin, en 1961, pense que le fragment de Dijon appartient à la même composition qu'un groupe d'"Apôtres" retrouvé à Kromeriz, provenant de la collection Jabach puis de celle de Louis XIV ; mais il abandonne cette tentative de reconstitution en 1968.
Une restauration en 1965 a confirmé que la toile avait été coupée : il s'agit donc bien d'un fragment.
Influencée par Le Tintoret, l'oeuvre est située par Adolfo Venturi (1929) à la même époque que la "Crucifixion" de l'église San Lazzaro dei Mendicanti à Venise. Les dates proposées varient entre 1575 (Giuseppe Fiocco, Luisa Vertova) et 1583 (Florence Ingersoll-Smouse).

(Notice de Marguerite Guillaume extraite du "Catalogue raisonné du Musée des Beaux-Arts : peintures italiennes", Ville de Dijon, 1980)

Une nouvelle restauration en 2007-2011 a permis de dégager les repeints qui alourdissaient le tableau et à mettre en évidence l'arrondi de sa partie supérieure. Le cadre a été aménagé de manière à cacher les agrandissements latéraux.

Historique : Collection Everhard Jabach ; Collection Louis XIV ; Collection Musée du Louvre, Paris

Dépôt de l'Etat de 1803, transfert définitif de propriété à la Ville de Dijon, arrêté du Ministre de la Culture du 15 septembre 2010.

Bibliographie :

Exposition : © photo François Jay

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