collections du musée des beaux-arts de dijon

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Moïse sauvé des eaux

Tableau
vers 1580
Auteur : Véronèse, Paolo Caliari dit

Peinture à l'huile sur toile
Hauteur : 121,5 cm ; Largeur : 174,8 cm
Inv. CA 13

Acheté pour la collection de Louis XIV à Versailles en 1687 à la duchesse de Crequi (Bonnaffé, 1881 ; Guiffrey, 1887) dont le mari l'avait acquis du peintre Mignard (Lalanne, 1885, le "Moïse sauvé des eaux" fut placé au Cabinet des tableaux, et figure dans l'inventaire Le Brun après 1683. Paillet le mentionne à Versailles en 1695. Placé à Meudon, dans les premières années du XVIIIe siècle, il s'y trouvait encore en 1706 (Mans.6). En 1745, puis en 1762, Dezallier d'Argenville le cite au nombre des oeuvres de Véronèse conservées dans les collections royales, tandis qu'en 1760 Jeaurat le signale dans la cinquième pièce de l'Hôtel de la Surintendance, où le voit Durameau en 1784, avec cette indication (1788) : "laver et vernir". Le tableau est envoyé à Dijon en 1812.
Parmi les variantes connues sur le thème de "Moïse sauvé des eaux", c'est du tableau de Dresde, exécuté pour la famille Grimani à Venise, que la toile de Dijon, peinte dans le même sens, et de même format en largeur, se rapproche le plus. Néanmoins on y retrouve certains détails, comme le négrillon, qui appartiennent à l'exemplaire du Prado. La peinture de Madrid, comme sa réplique de Washington et comme la toile de Lyon, est traitée en hauteur ; par ailleurs, la version de la Walker Art Gallery de Liverpool, dont il existe une copie à Dijon même (cat. peint. it. n° 154, inv. CA 15) et surtout celle de la Galleria Sabauda de Turin, diffèrent sensiblement de la composition de Dijon. On peut citer encore la copie des Offices, la variante connue par la gravure de Nicolas Cochin, et le tableau disparu acheté par Charles Ier au vénitien Da Neice.
Le "Moïse sauvé des eaux" maintenant à Dijon a été gravé par Jeaurat dans le recueil d'estampes de Mariette (cabinet Crozat ; Le Blanc, 1856, II, p. 425, n° 2), et par Augustin Terwesten (Ouwerkerk, 1649-Berlin, 1711). Il est donné à Véronèse par les auteurs les plus anciens, en particulier par Lépicié qui le croit "peint dans la plus grande force de l'artiste". L'oeuvre est pourtant considérée comme une copie par Louis Clément de Ris en 1861 ; elle est généralement jugée comme une production du maître avec la collaboration de ses aides ; c'est l'opinion de Florence Ingersoll-Smouse en 1928, de Bernard Berenson en 1932 et 1936, de Giuseppe Fiocco en 1934. En 1957 et 1958 Berenson y voit une oeuvre d'atelier. Rodolfo Pallucchini pense que la part des collaborateurs est prépondérante dans cette peinture. Pour W.R. Rearick (communication orale, 1971) elle pourrait être de la main de Carletto, nom qu'avaient déjà prononcé Albert Joliet et Fernand Mercier en 1925 et 1929, certainement sur la suggestion de Roberto Longhi ; en effet l'indication est portée dans ses notes manuscrites, vers 1922. Terisio Pignatti enfin classe la toile au nombre des oeuvres attribuées seulement à Paolo (1976).
Altéré dans ses couleurs que dénaturent les coulées de vernis, le tableau l'est aussi dans son format, conçu, à l'origine, comme un rectangle très allongé. La toile a été agrandie en hauteur, à la partie supérieure et en bas, d'une bande de quinze centimètres environ, sans doute pour être placée en pendant avec une oeuvre de grand format plus classique. Le tableau, dans son état actuel, est donc alourdi par un premier plan inutile ; le négrillon devrait être figuré à mi-corps, comme il est fréquent dans les compositions de Paul Véronèse.
Il convient de situer cette oeuvre à une date tardive, sans doute après 1580.

(Notice de Marguerite Guillaume extraite du "Catalogue raisonné du Musée des Beaux-Arts : peintures italiennes", Ville de Dijon, 1980)

Historique : Collection Pierre Mignard ; Collection François Lesdiguières ; Collection François-Emmanuel Lesdiguières ; Collection Antoine Hérault ; Collection Duchesse de Créquy ; Collection Louis XIV ; Collection Musée du Louvre, Paris

Dépôt de l'Etat de 1812, transfert définitif de propriété à la Ville de Dijon, arrêté du Ministre de la Culture du 15 septembre 2010.

Oeuvres en lien :

CA 15 et 2174 Moïse sauvé des eaux (copie d'après Véronèse) Copie

Bibliographie :

Exposition : © photo François Jay

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