collections du musée des beaux-arts de dijon

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Adam et Eve au Paradis

Tableau
vers 1620
Auteur : Reni, Guido

Peinture à l'huile sur toile
Hauteur : 277,5 cm ; Largeur : 196 cm
Inv. CA 42

Dans la "Description du Cabinet de tableaux de Mr Meyers à Rotterdam", publiée dans cette ville en 1714 chez Fritsch et Bohm, Jan Gerrit Van Gelder (1974) a retrouvé la mention d'un tableau de Guido Reni, "Adam et Eve". Ses mesures (H. 9 pieds 1 demi-pouce ; L. 6 pieds 5 pouces) permettent de supposer qu'il correspond à la toile maintenant à Dijon. De plus, il est indiqué que l'oeuvre provient de la collection de Jean Perrault. Jan Gerrit Van Gelder (communication écrite, 1974) , précise que ce personnage, président des Comptes vers 1679, était ancien intendant de Henri de Bourbon, prince de Condé. Selon le témoignage de ses contemporains, "sa maison est estimée belle pour ses antiques et pour ses grands tableaux faits par des Apelles. Ils sont exposéz dans la salle des peintures, qui est percée à jour des deux costés" ("Chronique, Documents, Faits divers", Revue Universelle des Arts, publiée par Paul Lacroix et M.C. Marsuzi de Aguirre, XIX, 1864).
L'oeuvre n'est pas citée dans le catalogue, publié en français, de la vente des tableaux de Jaques Meyers, à Rotterdam, en 1722. On la retrouve ensuite dans la Galerie du prince Eugène de Savoie à Vienne, où elle fut gravée vers 1730 par Salomon Kleiner d'après des dessins originaux exécutés vers 1729 ; elle occupait la place centrale du mur principal de la salle des tableaux. A la mort du prince Eugène, en 1736, la princesse Vittoria de Carignano hérita de la collection, qu'elle fut amenée à vendre en 1741 au roi de Sardaigne, Charles-Emmanuel III. Conservé dès lors au palais royal de Turin, le tableau fut pris par les Français en 1799 ; il figure avec le n° 15 dans l'Etat et inventaire des tableaux et objets d'art arrivés de Turin et déposés au Museum central le deux prairial an VII. Arrivée à Paris le 21 ou 22 mai 1799, la toile fut exposée au Louvre en 1800, puis envoyée au Musée de Dijon en 1809.
Malgré son origine prestigieuse et son attribution à Reni par l'ensemble des commentateurs sauf Cesare Garboli et Edi Baccheschi (1971) qui ne le connaissent que par une vieille photographie, ce tableau est demeuré à peu près inconnu. Sans doute avait-il été retiré de la Galerie de Turin, sur l'ordre du roi, "à cause des nudités", comme l'affirme l'architecte Legrand chargé du choix des peintures par le Gouvernement français.
D'autres compositions sur le thème d'Adam et Eve ont été peintes par l'artiste. Alfonso Perez Sanchez (1965) mentionne dans les anciennes collections espagnoles trois tableaux de sujet voisin dont la trace est perdue.
Jan Gerrit Van Gelder (communication écrite, 1974) mentionne une copie exécutée par Douwen le père, et de dimensions réduites (H. 1 pied 4 pouces ; L. 11 pouces, c'est-à-dire environ H. 43 et L. 29), dans le catalogue de vente de la collection Meyers, en 1722,avec le n° 225. Au château de Guermantes (Seine-et-Marne) est conservée une réplique, ou copie, signalée par Pierre Rosenberg, de la peinture de Dijon. Dans celle-ci, l'art de Reni se caractérise par l'irréalisme du coloris, la transparence et la finesse de la pâte, l'ordonnance qui équilibre les figures suivant la mélodie des lignes, au mépris de la réalité, et par une certaine ambiguïté dans l'expression du sentiment de la faute, qu'exprime le regard langoureux de la femme. Le lion, aux côtés d'Adam, symbolise l'orgueil, tandis qu'Eve a pour compagne une panthère, image de la luxure.
Des analogies apparentent le personnage d'Adam à l'"Apollon" du tableau maintenant à Toulouse, "Apollon et Marsyas" ; on peut rapprocher la toile dijonnaise du "Samson victorieux" de Bologne, et de la série de l'"Histoire d'Hercule" au Louvre. Stephen Pepper (communication écrite, 1971) la date des environs de 1620, tandis que Cesare Gnudi la situe un peu plus tard, entre 1620 et 1625 (communication écrite, 1971).

(Notice de Marguerite Guillaume extraite du "Catalogue raisonné du Musée des Beaux-Arts : peintures italiennes", Ville de Dijon, 1980)

Historique : Collection Jean Perrault ; Collection Jacques Meyers ; Collection Eugène de Savoie ; Collection Vittoria, princesse de Carignano ; Collection Charles Emmanuel III de Sardaigne ; Collection Musée du Louvre, Paris

Dépôt de l'État de 1809, transfert définitif de propriété à la Ville de Dijon, arrêté du Ministre de la Culture du 15 septembre 2010.

Oeuvres en lien :

CA 397 La Salle des Gardes au Musée de Dijon, en 1847

Bibliographie :

Exposition : © photo Hugo Martens

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