collections du musée des beaux-arts de dijon

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La Vierge au fuseau (copie d'après Vinci)

Tableau
? 17e siècle
Auteur : Anonyme

Peinture à l'huile sur toile
Hauteur : 56 cm ; Largeur : 45,5 cm
Inv. CA T 28

Une lettre en date du 9 avril 1501, adressée par Fra Pietro da Nuvolaria à Isabelle d'Este, nous apprend qu'à cette époque Léonard était occupé à peindre une Vierge au fuseau pour Florimond Robertet, secrétaire d'Etat du roi Louis XII (Archives de San Fedele ; voir C.L. Clavi, 1869, VIII, p. 97).
Cette composition nous est connue à travers plusieurs interprétations. Le groupe de la Vierge et de l'Enfant tenant un fuseau leur est commun, mais en revanche le décor diffère sensiblement. Le tableau appartenant au duc de Buccleuch se distingue par un paysage maritime au vaste horizon ; la Vierge, aux cheveux nattés, y porte une coiffure en torsade et les personnages sont enveloppés d'un sfumato subtil et transparent. Emil Möller (1927, p. 68) voyait dans cette peinture le prototype de Léonard.
En 1950, Maurice H. Goldblatt croyait reconnaître à son tour l'original dans le panneau appartenant à Mr et Mrs Edwards, Cincinatti (Ohio). De nombreux détails absents du tableau précédent apparaissent ici ; à gauche, des arbres, et une scène de la vie de la Sainte Famille ; à droite, posée sur un parapet, une corbeille où se mêlent des fuseaux et des fleurs ; dans le décor montagneux du fond, plusieurs chutes d'eau. On retrouve ces divers éléments dans l'exemplaire de la collection Trimolet, où les arbres sont moins fournis, et le traitement de la corbeille particulièrement minutieux. Les ombres s'y opposent aux parties éclairées avec dureté. Cette copie, sans doute du XVIIe siècle, a-t-elle été exécutée d'après un original perdu, ou moins vraisemblablement si l'on en juge par les variantes, d'après le tableau Edwards, comme le suppose Maurice H. Goldblatt ? Cet auteur signale autour de cette oeuvre, outre la toile de Dijon, un panneau dans la collection Harrach à Vienne, dont nous ignorons la localisation actuelle, et une version en sens inverse dans la collection du prince Ruprecht de Bavière. Ajoutons à cet ensemble une peinture conservée dans une collection privée en Belgique, très voisine du tableau Trimolet, où les arbres occupent cependant une place importante.
Maurice H. Goldblatt cite encore d'autres dérivations, telle la version appartenant à Mr Robert Reford à Montréal, où ne figure pas la corbeille de fuseaux, et l'exemplaire de la collection G. Locker-Lampson à Londres au décor de colonnes inédit ; parmi les dessins, une copie de la composition est conservée aux Offices, et une étude, préparatoire, suivant l'auteur, au tableau de Cincinnati, se trouve à Windsor Castle.

(Notice de Marguerite Guillaume extraite du "Catalogue raisonné du Musée des Beaux-Arts : peintures italiennes", Ville de Dijon, 1980)

Historique : Collection Anthelme Trimolet

Legs Anthelme et Edma Trimolet, 1878

Bibliographie : © photo François Jay

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