collections du musée des beaux-arts de dijon

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L'Adoration des bergers nocturne

Tableau
1745
Auteur : Coypel, Charles-Antoine

Peinture à l'huile sur toile cintrée
Hauteur : 157,8 cm ; Largeur : 103,5 cm
Inv. CA 265

Peint en 1745, probablement pour une église ou une communauté religieuse parisienne.
Alain Roy a émis l'opinion que cette "Adoration des Bergers" provenait probablement du prieuré parisien de Saint-Nicolas-des-Champs. Son raisonnement s'appuie sur l'existence d'une toile de même sujet peinte par Noël-Nicolas Coypel et conservée depuis le début du XIXe siècle à Saint-Nicolas-des-Champs. Or, si nous consultons la notice de Thiéry (1786-1787, T. I, p. 682) relative aux "Hospitalières dites de la Place Royale", nous lisons seulement que "sur l'autel de leur Chapelle est une Nativité, peinte par Coypel". Contrairement à ce qu'écrit Alain Roy, rien ne dit, ni dans le texte, ni dans la table, que cette peinture soit de Noël-Nicolas et non de Noël, Antoine ou Charles. Par ailleurs, Thiéry, corroboré sur ce point par les autres auteurs de descriptions de Paris au XVIIIe siècle, ne mentionne aucune oeuvre d'un Coypel à Saint-Nicolas-des-Champs à la veille de la Révolution et le "Registre des délibérations" de la fabrique de Saint-Nicolas-des-Champs pour la période 1682-1746 ne parle ni de commande, ni de don d'un Coypel (Arch. Nat., LL 863 ; notons toutefois que ce registre ne donne qu'un procès-verbal pour 1746 et que le registre suivant ne commence qu'en 1764).
Clément de Ris, disposant peut-être d'une source que nous ne connaissons pas, note lors de sa visite au musée de Dijon en janvier 1853 : "Cette composition vient, je crois, de l'église de Saint-Gervais, de Paris" (1859-1861, T. II, p. 21 ; formule qui tourne à l'affirmation dans la seconde édition de 1872, p. 153). Pourtant, là encore, aucune description ancienne ne mentionne d'oeuvre d'un Coypel à l'église Saint-Gervais-Saint-Protais.
Une seule chose est probable : l'origine parisienne du tableau, affirmée notamment par la liste de l'envoi du Musée Napoléon en 1803. Mais les dimensions de l'oeuvre n'étant pas considérables, il pourrait simplement s'agir d'un tableau ayant orné la chapelle d'une communauté religieuse ou un oratoire particulier, ce qui expliquerait le fait qu'elle n'ait pas été décrite.
Comme le souligne fort justement Alain Roy (1980, p. 50), sur le plan iconographique cette oeuvre se place dans la lignée des "Nativités" du XVIIe siècle marquées par l'influence de la Contre-Réforme. Il est possible que ce type de représentation, où l'Enfant constitue la principale source de lumière, trouve son origine dans la célèbre "Nuit" du Corrège (1530, Dresde). Mais il est probable, comme l'indique encore Alain Roy, que Charles Coypel a emprunté le principe de la multiplication de sources lumineuses à l'"Adoration des Bergers" peinte en 1689 par Le Brun et conservée depuis dans les collections royales puis nationales.

(Notice de Thierry Lefrançois extraite de "Charles Coypel, Peintre du roi (1694-1752), Paris, Arthena, 1994)

Historique : Collection Paris, Saint-Nicolas-des-Champs ; Collection Musée du Louvre, Paris

Dépôt de l'État de 1803, transfert définitif de propriété à la Ville de Dijon, arrêté du Ministre de la Culture du 15 septembre 2010

Inscriptions / marques :

Bibliographie : © photo François Jay

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