collections du musée des beaux-arts de dijon
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Le Génie de la Danse
Statue
1869
Auteur : Carpeaux, Jean-BaptisteJean-Baptiste CarpeauxBronze
Valenciennes , 1827 - Courbevoie , 1875
Ecole Française Digne héritier de François Rude (1784-1855) et de Francisque Duret (1804-1865), dont il fut l'élève, Jean-Baptiste Carpeaux réalise un oeuvre tout empreint de romantisme académique. A la beauté de la plastique néoclassique des corps sculptés s'allie la force de l'expression. Alors qu'il obtient le Prix de Rome en 1856, il se révèle peu intéressé par les beautés figées de l'Antiquité qu'il doit étudier, mais il s'enthousiasme devant la terribilità de Michel-Ange (1475-1564) et les compositions instables et tourbillonnantes du Bernin (1598-1680). Fort de ces leçons, il parvient à rendre à ses modèles une vive intensité psychologique qui n'est pas sans évoquer aussi l'art intimiste du XVIIIe siècle.
Issu d'un milieu très modeste, Carpeaux parvient par ce génie que lui reconnaissait Auguste Rodin (1840-1917), à s'élever dans les plus hautes sphères de la société du Second Empire. Et par les hautes protections dont il bénéficiait, telles celles de l'empereur et de la princesse Mathilde, il reçut des commandes prestigieuses dont la plus fameuse reste celle de "La Danse" de l'Opéra de Paris en 1865.
Hauteur : 104 cm ; Largeur : 47 cm ; Profondeur : 45 cm
Inv. DG 766 On reconnaît ici la réduction du motif central du groupe de "La Danse" exécuté par Carpeaux sur la façade de l'Opéra Garnier à Paris et présenté en 1869. Le nombre d'exemplaires de cette réduction reste inconnu, mais a sans doute été assez important : l'un de ceux-ci a paru à la deuxième vente de l'Atelier Carpeaux à Paris en 1913 (n° 15). Un autre dans une vente à Valenciennes (n° 9) en 1968, est réapparu à New York en 1970. Un troisième a été exposé chez Heim à Londres en 1969. Le Musée du Petit-Palais en possède une version déposée à l'Hôtel de Ville de Paris. Le plâtre de ce groupe apparaît sur une photographie collée dans un album de dessins de Carpeaux du Musée du Louvre (RF 8636 à 8696), album où se trouve également un dessin au crayon (RF 8645) pour "Le Génie de la danse", exécuté sur une feuille de papier du journal "Le Rappel" du 24 novembre 1872.
On sait précisément que l' "Atelier Carpeaux" a commencé à fonctionner à partir de 1872. Le contrat établi le 12 avril de cette année-là entre le sculpteur et son frère Emile stipulait que ce dernier avait "la direction complète de la fabrication de toutes ses oeuvres pour la production et la reproduction en marbre, bronze..." (Louise Clément-Carpeaux).
Carpeaux, à la demande de son frère, "apporte tous ses soins à composer les ouvrages décoratifs tirés de son groupe de l'Opéra (...) De la ronde joyeuse, il détache le svelte "Génie" et obtient une statuette de grande allure (...). Son atelier prend une extension considérable" (lbid.). C'est ainsi que sont édités et commercialisés "L'Amour à la folie entraînant les six bacchantes déchaînées", "La bacchante criant", "La bacchante aux yeux baissés". Les prototypes, dont celui du "Génie de la danse", sont exécutés grâce au procédé Colas puis au procédé Meynier. Après la mort de Carpeaux, l'atelier continuera de fonctionner grâce à la veuve de l'artiste, figure emblématique du groupe. "Le Génie de la danse", après avoir été, on le sait, une femme dans les premières études pour le groupe, est devenu ce superbe éphèbe, à la grâce androgyne (c'est la précieuse polonaise Hélène de Racowitza qui lui prêta les traits de son visage) dont le modèle, alors âgé de 20 ans, avait été le menuisier Sébastien Visat. Le présent bronze est en tous points identique à la figure monumentale de l'Opéra, mais il a perdu ses ailes et Carpeaux a été obligé d'inventer le revers. Celui-ci, avec la surface tournoyante et déchiquetée de la draperie, offre un contraste saisissant avec l'aspect plutôt lisse de la face. L'absence des figures de femmes dansant autour du Génie n'altère en rien la vitalité enjouée et le mouvement jaillissant d'une des plus fameuses sculptures de tout l'art français.
(Notice de Serge Lemoine extraite de l'ouvrage "Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900", Ville de Dijon, 1976) Historique : Collection J.-P. Guinouard ; Collection Pierre et Kathleen Granville
Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 Inscriptions / marques :Bibliographie :signature sur le socle : "J.-B. Carpeaux"
inscription sur le socle en bas à droite, gravé : "Collection J.- P. Guinouard"
cachet Propriété et Aigle
© photo François JayLemoine (Serge), Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900, Ville de Dijon, 1976, n°43 pp. 70-71, reprod. p. 71
Kjellberg (Pierre), Les Bronzes du XIXe siècle : dictionnaire des sculpteurs, Paris : Les Editions de l'Amateur, 2001, p.177, 182, 185
Poletti (Michel) et Richarme (Alain), Jean-Baptiste Carpeaux sculpteur. Catalogue raisonné de l'oeuvre édité, Angers, 2003, SA 4 p. 56, reprod. p. 57
Passeurs d'art : Hommage à Pierre et Kathleen Granville donateurs du musée des Beaux-Arts de Dijon, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 2006, fig. 27 p. 39