collections du musée des beaux-arts de dijon

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Le Génie de la Danse

Statue
1869
Auteur : Carpeaux, Jean-Baptiste

Bronze
Hauteur : 104 cm ; Largeur : 47 cm ; Profondeur : 45 cm
Inv. DG 766

On reconnaît ici la réduction du motif central du groupe de "La Danse" exécuté par Carpeaux sur la façade de l'Opéra Garnier à Paris et présenté en 1869. Le nombre d'exemplaires de cette réduction reste inconnu, mais a sans doute été assez important : l'un de ceux-ci a paru à la deuxième vente de l'Atelier Carpeaux à Paris en 1913 (n° 15). Un autre dans une vente à Valenciennes (n° 9) en 1968, est réapparu à New York en 1970. Un troisième a été exposé chez Heim à Londres en 1969. Le Musée du Petit-Palais en possède une version déposée à l'Hôtel de Ville de Paris. Le plâtre de ce groupe apparaît sur une photographie collée dans un album de dessins de Carpeaux du Musée du Louvre (RF 8636 à 8696), album où se trouve également un dessin au crayon (RF 8645) pour "Le Génie de la danse", exécuté sur une feuille de papier du journal "Le Rappel" du 24 novembre 1872.
On sait précisément que l' "Atelier Carpeaux" a commencé à fonctionner à partir de 1872. Le contrat établi le 12 avril de cette année-là entre le sculpteur et son frère Emile stipulait que ce dernier avait "la direction complète de la fabrication de toutes ses oeuvres pour la production et la reproduction en marbre, bronze..." (Louise Clément-Carpeaux).
Carpeaux, à la demande de son frère, "apporte tous ses soins à composer les ouvrages décoratifs tirés de son groupe de l'Opéra (...) De la ronde joyeuse, il détache le svelte "Génie" et obtient une statuette de grande allure (...). Son atelier prend une extension considérable" (lbid.). C'est ainsi que sont édités et commercialisés "L'Amour à la folie entraînant les six bacchantes déchaînées", "La bacchante criant", "La bacchante aux yeux baissés". Les prototypes, dont celui du "Génie de la danse", sont exécutés grâce au procédé Colas puis au procédé Meynier. Après la mort de Carpeaux, l'atelier continuera de fonctionner grâce à la veuve de l'artiste, figure emblématique du groupe. "Le Génie de la danse", après avoir été, on le sait, une femme dans les premières études pour le groupe, est devenu ce superbe éphèbe, à la grâce androgyne (c'est la précieuse polonaise Hélène de Racowitza qui lui prêta les traits de son visage) dont le modèle, alors âgé de 20 ans, avait été le menuisier Sébastien Visat. Le présent bronze est en tous points identique à la figure monumentale de l'Opéra, mais il a perdu ses ailes et Carpeaux a été obligé d'inventer le revers. Celui-ci, avec la surface tournoyante et déchiquetée de la draperie, offre un contraste saisissant avec l'aspect plutôt lisse de la face. L'absence des figures de femmes dansant autour du Génie n'altère en rien la vitalité enjouée et le mouvement jaillissant d'une des plus fameuses sculptures de tout l'art français.

(Notice de Serge Lemoine extraite de l'ouvrage "Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900", Ville de Dijon, 1976)

Historique : Collection J.-P. Guinouard ; Collection Pierre et Kathleen Granville

Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969

Inscriptions / marques :

Bibliographie : © photo François Jay

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