collections du musée des beaux-arts de dijon

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Cathédrale engloutie Dessin 1949 Auteur : Vieira da Silva, Maria-Helena Maria-Helena Vieira da Silva Lisbonne , 1908 - Paris , 1992 Ecole Française C'est à quatre ans, alors que son père vient de mourir de la tuberculose, que Maria Helena Vieira da Silva prend conscience de l'éphémère. Son tempérament angoissé et solitaire s'exprime sur la toile dans des espaces labyrinthiques, creusés par un réseau complexe de lignes ou de petits carreaux, tels les azulejos connus au Portugal. Vieira est femme de la ville, de ces espaces panoramiques qui embrassent tout ce qui existe, qui dévorent l'homme, le rendent présent-absent, l'égarent ou l'emprisonnent comme dans une toile, l'artiste se comparant volontiers à une femme-sirène ou une femme-araignée. Vieira étudie les maîtres anciens et contemporains, apprend le dessin et la peinture à l'Ecole des Beaux-Arts de Lisbonne et la sculpture avec Emile-Antoine Bourdelle (1814-1875) mais, bien que rattachée à l'Ecole de Paris, elle reste insaisissable, versant tant dans l'abstraction que le figuratif, elle ne veut appartenir à aucun courant en particulier et se protège toujours des influences directes. Proches du couple Maria Helena Vieira da Silva et Arpad Szenes (1897-1985), les collectionneurs Pierre (1908-1996) et Kathleen (1908-1981) Granville ont constitué de l'artiste la plus importante collection de France maintenant présentée au musée. Aquarelle sur papier Hauteur : 36,5 cm ; Largeur : 44,5 cm Inv. DG 59 Cette aquarelle magistrale est datée de 1949 : elle a été commencée par Vieira da Silva "à Lisbonne dans la maison de sa grand-mère" en 1948. Dans l'écriture de cette aquarelle aux accords raffinés de bleu, l'opposition des signes de la partie droite, très fragmentés, plus ou moins verticaux et horizontaux et ceux tout en courbes et en virgules de la partie gauche, peut évoquer quelque architecture fantastique subissant l'assaut victorieux des flots sous un ciel menaçant. Son titre, "Cathédrale engloutie", le rend bien. Il ne faut cependant pas y attacher trop d'importance, Pierre Granville remarquant justement que "les titres [sont] le plus souvent heureux filins d'une encâblée, pour attirer le spectateur dans le sillage où l'esprit du peintre l'entraîne. Les titres ne sont ni explicatifs, ni moins encore explicites, seulement main de secours qu'il faut lâcher pour se laisser immerger par autant de milliers de touches comme autant de vagues frôlant le nageur" (Le Monde, 1974). La nervosité du graphisme, le jeu dramatique de l'éclairage, l'emploi mesuré et efficace de la couleur, l'aspect tourmenté de l'ensemble, exceptionnel chez Vieira da Silva, le sujet enfin, d'autant plus fantastique qu'il n'est pas décrit mais suggéré, donnent à cette "Cathédrale engloutie" un je ne sais quoi de définitif et d'évident qui rappelle certaines oeuvres de Victor Hugo. (Notice de Serge Lemoine extraite de "Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 2 : oeuvres réalisées après 1900", Ville de Dijon, 1976) Historique : Collection Pierre et Kathleen Granville Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 Inscriptions / marques : signature / date en bas à droite : "Vieira da Silva 49" Bibliographie : Lemoine (Serge), Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 2 : oeuvres réalisées après 1900, Ville de Dijon, 1976, n°597, reprod. "Peinture a tempera (1929 - 1977) : Vieira da Silva au Musée d'Art Moderne", Le Télégramme de Brest et de l'Ouest, Morlaix, 19 février 1977, reprod. Weelen (Guy), Jaeger (Jean-François), Duval (Virginie) et Daval-Béran (Diane), Vieira da Silva. Catalogue raisonné, Genève : Skira, 1994, n° 628, reprod. Exposition : Deux volets de la Donation Granville : Jean-François Millet, Vieira da Silva, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 1974 , n°38 Pinturas a tempera, Paris, Musée d'Art Moderne, Lisbonne, Fondation Gulbenkian, 1977 , n° 22 Passeurs d'art : Hommage à Pierre et Kathleen Granville donateurs du musée des Beaux-Arts de Dijon, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 18 novembre 2006 - 29 janvier 2007 , p. 49 © ADAGP, Paris 2017 / © photo François Jay