collections du musée des beaux-arts de dijon
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La Salle de bain chez ma grand-mère
Dessin
1948
Auteur : Vieira da Silva, Maria-HelenaAquarelle sur papier
Maria-Helena Vieira da Silva
Lisbonne , 1908 - Paris , 1992
Ecole Française C'est à quatre ans, alors que son père vient de mourir de la tuberculose, que Maria Helena Vieira da Silva prend conscience de l'éphémère. Son tempérament angoissé et solitaire s'exprime sur la toile dans des espaces labyrinthiques, creusés par un réseau complexe de lignes ou de petits carreaux, tels les azulejos connus au Portugal. Vieira est femme de la ville, de ces espaces panoramiques qui embrassent tout ce qui existe, qui dévorent l'homme, le rendent présent-absent, l'égarent ou l'emprisonnent comme dans une toile, l'artiste se comparant volontiers à une femme-sirène ou une femme-araignée.
Vieira étudie les maîtres anciens et contemporains, apprend le dessin et la peinture à l'Ecole des Beaux-Arts de Lisbonne et la sculpture avec Emile-Antoine Bourdelle (1814-1875) mais, bien que rattachée à l'Ecole de Paris, elle reste insaisissable, versant tant dans l'abstraction que le figuratif, elle ne veut appartenir à aucun courant en particulier et se protège toujours des influences directes.
Proches du couple Maria Helena Vieira da Silva et Arpad Szenes (1897-1985), les collectionneurs Pierre (1908-1996) et Kathleen (1908-1981) Granville ont constitué de l'artiste la plus importante collection de France maintenant présentée au musée.
Hauteur : 34,5 cm ; Largeur : 26,5 cm
Inv. DG 106 Cette importante aquarelle a été réalisée à Paris par Vieira da Silva d'après une gouache exécutée sur le motif dans la salle de bain de sa grand-mère à Lisbonne, où l'artiste a effectué un court séjour en 1948. Bien plus figurative que les autres oeuvres de cette époque, elle désigne l'une des sources (ici non transposée) de ce réseau géométrique de carreaux qui est l'une des obsessions de son art : ces salles carrelées ont constitué, avec les azulejos, le décor quotidien de son enfance au Portugal.
La table avec ses objets, le broc posé sur le sol, obéissant aux lois de la perspective, occupent leur place dans l'angle de la pièce qui est représenté : ils n'ont cependant aucune densité et leur transparence est rendue par le traitement lavé de l'aquarelle que Vieira da Silva a utilisé pour rendre la "lumière glauque [donnée par les] carreaux de faïence bleue". L'intimisme du sujet peut être mis en parallèle avec celui des fameuses salles de bain qu'affectionnait Bonnard.
(Notice de Serge Lemoine extraite de l'ouvrage "Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 2 : oeuvres réalisées après 1900", Ville de Dijon, 1976) Historique : Collection Pierre et Kathleen Granville
Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 Inscriptions / marques :Bibliographie :signature / date en bas à droite : "Vieira da Silva 48"
Exposition :Lemoine (Serge), Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 2 : oeuvres réalisées après 1900, Ville de Dijon, 1976, n°596, reprod.
Weelen (Guy), Jaeger (Jean-François), Duval (Virginie) et Daval-Béran (Diane), Vieira da Silva. Catalogue raisonné, Genève : Skira, 1994, n° 532, reprod.
© ADAGP, Paris 2017 / © photo François JayDeux volets de la Donation Granville : Jean-François Millet, Vieira da Silva, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 1974 , n°37