collections du musée des beaux-arts de dijon

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La Colère d'Achille

Tableau
vers 1718
Auteur : Coypel, Antoine

Peinture à l'huile sur toile
Hauteur : 351 cm ; Largeur : 705 cm
Inv. CA 266 et 756

De 1717 à 1730 une série de cartons de tapisserie fut réalisée aux Gobelins d'après des tableaux de Coypel. Mais l'artiste, déjà âgé, ne put achever la commande et son fils en reprit la charge à sa place : sur cinq pièces, seules les deux premières sont de sa main : celle-ci et son pendant, aujourd'hui au Louvre, gravement mutilé. Une troisième fut peinte par Charles Hérault d'après un autre tableau de Coypel appartenant aux Orléans : "Enée et Achate apparaissant dans le temple à Didon", peint pour la Galerie d'Enée au Palais-Royal vers 1715-1717. Enfin deux autres furent peints par Charles-Antoine Coypel : "Achille courant venger la mort de Patrocle", dit aussi "Le départ d'Achille", qui lui fut payé 3000 livres en 1723, (aujourd'hui au Musée d'Auxerre. H. 380 ; L. 420. Dépôt du Louvre, 1872. Inv. 3547) et "Le sacrifice d'Iphigénie", signé-daté 1730, Musée de Brest (H. 350 ; L. 570, Inv. 3549).
Ce carton dut être peint vers 1718, puisque les Comptes des Bâtiments du Roi du 22 décembre 1718 signalent un paiement "au sieur Coypel de 30 000 livres pour six grands tableaux et divers dessins et restaurations pour les Gobelins" (Archives Nationales, O 2776).
Cité dans l'"Inventaire des tableaux à la garde du sieur Chastelain, Inspecteur de la Manufacture des Gobelins, en 1736 ("un grand tableau qui représente la "Dispute d'Achille et d'Agamemnon", de 22 pieds de long sur 11 pieds de haut", Bibliothèque Nationale, Cab. Mss., Ms. français 7838).
Il se trouvait aux Gobelins en 1794 (Archives des Musées Nationaux, 40 DD 4, Inventaire des Gobelins, peinture, "La collère d'Achilles par Coypel"), en 1810 (Ibid., n° 80, attribué à Charles Coypel, avec les dimensions exactes de 350 par 708). L'inventaire Napoléon le signale encore aux Gobelins sous le n° 536, toujours attribué à Charles Coypel. Il fut déposé à Dijon en 1874.
Ce carton de tapisserie fut peint par Coypel d'après son propre tableau ; il avait déjà pratiqué cet agrandissment pour la série de l'Ancien Testament (1695-1697) qu'il avait repris en carton (1710-1718). Cette nouvelle tenture, centrée sur l'Iliade, fut entreprise sous la Régence ; on peut y voir l'action personnelle du Régent, qui permit à Coypel de réaliser des copies agrandies de tableaux lui appartenant : outre ceux-ci, l'"Enée et Didon" copié par Charles Hérault, en raison de la mauvaise santé de l'artiste qui empêcha l'entreprise d'être menée à bien.
Le même sujet fut traité plus tard par Deshays pour une tenture de l'Iliade à la Manufacture Royale de Beauvais. J.H. Tischbein l'Aîné s'inspira visiblement en 1776 de la gravure pour sa "Dispute d'Achille et d'Agamemnon", conservé à Hambourg, Kunsthalle, cat. 1956, n° 561 : le groupe, inversé, d'Achille et d'Agamemnon, l'attitude de Minerve, sont directement tirés de l'oeuvre de Coypel. Il est intéressant de constater que Coypel a pu influencer des artistes de la fin du XVIIIe siècle comme Tischbein. La gravure est à l'origine de cette popularité de l'artiste à l'étranger plus de cinquante ans après sa mort.

(Notice de Nicole Garnier extraite de "Antoine Coypel", Paris, Arthena, 1989)

Historique : Collection Musée du Louvre, Paris

Dépôt de l'État de 1872, transfert définitif de propriété à la Ville de Dijon, arrêté du Ministre de la Culture du 15 septembre 2010

Bibliographie : © photo François Jay

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