collections du musée des beaux-arts de dijon
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Balkis
Sculpture
1966
Auteur : Hajdu, EtienneArdoise d'Angers avec socle en marbre noir
Etienne Hajdu
Turda , 1907 - Bagneux , 1996
Ecole Française De formation initiale classique, n'ayant guère l' 'esprit "Bauhaus", Etienne Hajdu eut un premier choc culturel à l'École des Arts décoratifs de Vienne. Dépité, il arrive à Paris en 1927, où l'abstraction n'en est, en sculpture, qu'à un stade embryonnaire. Il suit dans un premier temps les cours de Niclausse à l'École des Arts Décos puis ceux de Bourdelle à l'Académie de la Grande Chaumière. C'est au contact des artistes de l'École de Paris, notamment du couple Szenes-da Silva, ainsi que de grands sculpteurs comme Brancusi, Arp... que naquirent ses premières oeuvres "abstraites" dans les années 30. Les corps mutilés de la seconde guerre mondiale le marquèrent à tel point qu'il s'abstint de représenter toute figure humaine avant le début des années 50. Les années 60-70 furent celles de la maturité. La faune et la flore ainsi que l'humain sont des thèmes très présents dans son oeuvre, auxquels il confère un mouvement fluide, sensuel, aérien. Tailleur de pierre devenu "sculpteur de l'ombre", il lie la "présence humaine et la force plastique" qu'il a puisé dans les sculptures cycladiques.
Hauteur : 80 cm ; Largeur : 45 cm ; Profondeur : 3,5 cm
Inv. DG 710 Cette figure, dont le nom et la couleur évoquent la biblique reine de Saba, appartient au thème de prédilection qu'Hajdu aborde à partir de 1950 : silhouettes de femmes debout, au profil élégant et à la chevelure abondante.
Traitées comme des reliefs à double face, ces sculptures monolithes suggèrent des formes primordiales de la nature, non sans rapport avec les idoles des Cyclades qui font partie des sources de l'artiste.
Le corps s'élance selon un abaque à la courbure rare, puis s'incline sans jamais perdre sa dynamique, telle une fleur cherchant le soleil. Au "col" se greffe une double forme, source d'équilibre et d'un nouvel élan par sa diagonale perpendiculaire. Ce jeu de lignes de forces met en tension la sculpture.
L'aspect poli de la matière renforce le goût pour les formes épurées, et met en valeur la découpe des contours, doux ou tranchants. Les reflets bleutés et mats de l'ardoise contribuent à la stylisation. La lumière est captée de façon tout aussi raffinée par un modelé subtil de la surface. C'est ce galbe qui porte la féminité.
La force de la sculpture d'Hajdu naît d'une recherche plastique paradoxale : construire et modeler, "rendre le volume à travers le plan", trouver la grâce dans une pierre très pénible à travailler, tendre vers la lumière à travers une matière noire et mate, autant de moyens pour atteindre à une intense tranquillité, à une froide incandescence.
(Notice de Rémi Cariel, 2009) Historique : Collection Pierre et Kathleen Granville
Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 Inscriptions / marques :Bibliographie :signature / date sur le socle à droite : "Hajdu 1966"
Exposition :Jianou (Ionel), Etienne Hajdu, Paris, 1972, n°255, p.66
Deac (Mircea), Etienne Hajdu, Bucarest, 1974, reprod.
Lemoine (Serge), Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 2 : oeuvres réalisées après 1900, Ville de Dijon, 1976, n°316, reprod.
Starcky (Emmanuel), Gras (Catherine) et Meyer (Hélène), Le Musée des Beaux-Arts de Dijon, Paris, 1992 (Musées et Monuments de France, Fondation Paribas), p. 124, reprod et p. 125
Gras (Catherine), Jugie (Sophie) et Meyer (Hélène), Le Musée des Beaux-Arts de Dijon : guide des collections permanentes, Ville de Dijon, 2000, p.55 reprod.
Starcky (Emmanuel), Barthélémy (Sophie), Cariel (Rémi) et al., Le musée des Beaux-Arts de Dijon, RMN, Musée des Beaux-Arts de Dijon, Paris, 2002, p. 126, reprod.
© ADAGP, Paris 2017 / © photo François JayLe noir, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 11/01 - 18/01/2007 (dans le cadre du festival "Temps de Paroles") (pas de catalogue)