collections du musée des beaux-arts de dijon
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Berger gardant son troupeau
Dessin
vers 1865
Auteur : Millet, Jean-FrançoisJean-François MilletFusain sur toile marouflée sur carton (recto) et crayon sur papier (verso)
Gruchy , 1814 - Barbizon , 1875
Ecole Française Co-fondateur avec Théodore Rousseau de l'Ecole de Barbizon et du paysage moderne, Jean-François Millet a acquis la célébrité avec ses scènes champêtres au réalisme souvent empreint de mysticisme.
Issu d'une famille de paysans normands, il montre très jeune des prédispositions pour le dessin. Encouragé par son père, il part étudier à Cherbourg auprès de peintres locaux et copie les maîtres anciens au musée de la ville, récemment ouvert. Une pension octroyée par la municipalité lui permet de poursuivre son apprentissage à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris en 1837. Il y fréquente l'atelier du peintre romantique Paul Delaroche. Ses échecs au Prix au Rome le privent de sa bourse et l'obligent à renoncer à cet enseignement officiel. Il expose au Salon à partir de 1842 et subit alors l'influence d'Honoré Daumier.
Présenté au Salon de 1848, Le Vanneur, premier d'une série de sujets paysans dont il se fera par la suite une spécialité, lui vaut les honneurs de la critique. Un an plus tard, il s'installe à Barbizon, hameau de bûcherons situé à la lisière de la forêt de Fontainebleau, avec le peintre animalier Charles Jacques, amateur de bergeries. Millet s'attache à peindre sur le motif, dans une nature encore préservée, des scènes rurales aux accents à la fois réalistes et poétiques. Le paysan et son travail y sont ici sublimés par une lumière et une gestuelle conférant à ses figures une dignité et une retenue quasi religieuses et intemporelles. C'est de cette période barbizonesque que datent ses tableaux les plus célèbres, devenus au fil du temps de véritables icônes du réalisme, reproduites ou détournées par la publicité et les surréalistes : Le Semeur (Salon de 1850), Des Glaneuses qualifiées de ''trois Parques du paupérisme'' au Salon de 1857, La Récolte de pommes de terre (1855), L'Angélus (1857-1859), Bergère avec son troupeau (Salon de 1864)... Après 1870, l'artiste privilégiera davantage les paysages et les jeux de lumière, annonçant ainsi déjà les innovations des impressionnistes (L'Eglise de Gréville, 1871-74).
La modernité de Millet a été reconnue par toute une génération d'artistes, de Monet à Dali, en passant par Van Gogh, particulièrement fasciné par son oeuvre.
(Notice de Sophie Barthélémy, 2013)
Hauteur : 64 cm ; Largeur : 80 cm
Inv. DG 567 Ce dessin indique bien la manière dont Millet exécutait ses tableaux. Il s'agit ici de l'avant-dernière étape de la réalisation. En s'appuyant sur ses études d'après nature, ses divers croquis et une fois son parti arrêté, Millet met sa composition en place directement au fusain sur une toile préparée. Théophile Silvestre (1926), qui fut l'un de ses meilleurs critiques, écrivit à ce propos : "Après avoir tracé son sujet au crayon noir, même à la plume sur la toile blanche, accusant fermement le contour des figures sans les appauvrir ou les dessécher, la ligne d'horizon et les divers plans du paysage, il le sent déjà vivre, tout entier". Millet a souvent utilisé la pose du berger en limousine s'appuyant sur un bâton, comme le montrent, parmi d'autres, deux dessins conservés au Louvre. De plus, il existe au City Museum de Saint-Louis un dessin situé par Robert L. Herbert (1971) autour de 1865, vraisemblablement une étude directe pour ce tableau qui n'a jamais été achevé. On peut aussi le rapprocher d'un pastel, également daté des années 1865 et intitulé "L'Automne, les meules" (La Haye, musée Mesdag, inv. Hwm 0297).
Ce dessin, complet, montre que la scène se passe à une heure avancée de la journée et fait apparaître le berger et ses moutons, une fois de plus, à contre-jour. Avant de mettre en place ce berger gardant son troupeau, Millet semble avoir eu l'idée de réaliser sur la même toile une autre composition, sans doute une "provende des poules", ce qu'indique un dessin effacé en haut à droite dans le "ciel", visible en plaçant la toile à 90° vers la gauche : apparaît alors une paysanne avec un coq.
(Notice de Serge Lemoine extraite de l'ouvrage "Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900", Ville de Dijon, 1976) Historique : 1894, Paris, vente de Mme Vve Millet, 24-25 avril ; Collection Paul Gay ; Collection Pierre et Kathleen Granville
Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 Inscriptions / marques :Bibliographie :cachet en bas à droite, cachet de la vente de Mme Veuve Millet (Lugt 1816)
Exposition :Lemoine (Serge), Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900, Ville de Dijon, 1976, n°181, reprod.
Manoeuvre (Laurent), Jean-François Millet : pastels et dessins, Paris : Bibliothèque de l'Image, 2002, p.51 reprod.
© photo François JayDeux volets de la Donation Granville : Jean-François Millet, Vieira da Silva, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 1974 , n°25
Au Fil des jours ... Images de la vie quotidienne dans l'art français (1850 - 1910) à travers les collections du musée des beaux-arts de Dijon, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 12/05 au 18/09/2006 (pas de catalogue)