collections du musée des beaux-arts de dijon
résultats de recherche
ajouter au panier voir le panier
Les Lavandières
Dessin
vers 1857 / 1858
Auteur : Millet, Jean-FrançoisJean-François MilletCrayon sur papier calque contrecollé sur papier
Gruchy , 1814 - Barbizon , 1875
Ecole Française Co-fondateur avec Théodore Rousseau de l'Ecole de Barbizon et du paysage moderne, Jean-François Millet a acquis la célébrité avec ses scènes champêtres au réalisme souvent empreint de mysticisme.
Issu d'une famille de paysans normands, il montre très jeune des prédispositions pour le dessin. Encouragé par son père, il part étudier à Cherbourg auprès de peintres locaux et copie les maîtres anciens au musée de la ville, récemment ouvert. Une pension octroyée par la municipalité lui permet de poursuivre son apprentissage à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris en 1837. Il y fréquente l'atelier du peintre romantique Paul Delaroche. Ses échecs au Prix au Rome le privent de sa bourse et l'obligent à renoncer à cet enseignement officiel. Il expose au Salon à partir de 1842 et subit alors l'influence d'Honoré Daumier.
Présenté au Salon de 1848, Le Vanneur, premier d'une série de sujets paysans dont il se fera par la suite une spécialité, lui vaut les honneurs de la critique. Un an plus tard, il s'installe à Barbizon, hameau de bûcherons situé à la lisière de la forêt de Fontainebleau, avec le peintre animalier Charles Jacques, amateur de bergeries. Millet s'attache à peindre sur le motif, dans une nature encore préservée, des scènes rurales aux accents à la fois réalistes et poétiques. Le paysan et son travail y sont ici sublimés par une lumière et une gestuelle conférant à ses figures une dignité et une retenue quasi religieuses et intemporelles. C'est de cette période barbizonesque que datent ses tableaux les plus célèbres, devenus au fil du temps de véritables icônes du réalisme, reproduites ou détournées par la publicité et les surréalistes : Le Semeur (Salon de 1850), Des Glaneuses qualifiées de ''trois Parques du paupérisme'' au Salon de 1857, La Récolte de pommes de terre (1855), L'Angélus (1857-1859), Bergère avec son troupeau (Salon de 1864)... Après 1870, l'artiste privilégiera davantage les paysages et les jeux de lumière, annonçant ainsi déjà les innovations des impressionnistes (L'Eglise de Gréville, 1871-74).
La modernité de Millet a été reconnue par toute une génération d'artistes, de Monet à Dali, en passant par Van Gogh, particulièrement fasciné par son oeuvre.
(Notice de Sophie Barthélémy, 2013)
Hauteur : 36 cm ; Largeur : 46,4 cm
Inv. DG 634 Ce dessin représente deux paysannes au bord de la rivière, l'une chargeant du linge sur les épaules de sa compagne. Le thème des "Lavandières" debout, pour lequel Millet a retrouvé le mouvement des porteuses d'eau antiques, a été souvent traité par l'artiste qui a parfois associé le motif des lavandières à celui des pêcheurs. Selon Robert L. Herbert (1971), on peut rassembler les oeuvres connues sur ce thème en deux groupes très proches. Le premier groupe est centré sur le tableau du Museum of Fine Arts de Boston et auquel se rapporte le dessin reproduit dans l'ouvrage de Moreau-Nélaton, une variante anciennement conservée dans la collection Fritz et Peter Nathan à Zürich (Moreau-Nélaton, 118) et un pastel aujourd'hui conservé à Rochester (New York, Rochester University, Memorial Art Gallery). L'autre groupe dans lequel se trouve ce calque comprend un dessin rehaussé d'aquarelle, aujourd'hui au Musée Mahmoud Khalil du Caire, et entre autres un dessin très esquissé reproduit dans l'ouvrage de Moreau-Nélaton (Moreau-Nélaton, 347).
Robert L. Herbert (1975) voyait dans ce dessin "l'étude principale pour le dessin actuellement au Caire", qu'il date de 1851. Inhabituel chez Millet, ce type de dessin et le manque de spontanéité du graphisme laissent à penser que cette feuille reprend pour la retravailler une première composition à l'aide du papier calque, qui n'est pas une étude de premier jet. Pierre Granville, d'accord avec la chronologie de Moreau-Nélaton, pensait que cette composition était plus tardive et la plaçait plus volontiers vers 1857-1858.
(Notice de Serge Lemoine extraite de l'ouvrage "Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900", Ville de Dijon, 1976) Historique : 1894, Paris, vente de Mme Vve Millet, 24-25 avril ; Collection Pierre et Kathleen Granville
Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 Inscriptions / marques :Bibliographie :cachet en bas à droite, cachet de la vente Millet (Lugt 1816) : "J.F. Millet"
inscription en bas au centre : "ne pas courir dans le ravin ni sur les cotes"
numéro en bas à droite : "50 (?) - 64 (?)"
Exposition :Herbert (Robert L.), Jean-François Millet, Paris, Grand Palais, 1975-1976, n°78, p.120
Lemoine (Serge), Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900, Ville de Dijon, 1976, n°172, reprod.
© photo François JayDeux volets de la Donation Granville : Jean-François Millet, Vieira da Silva, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 1974 , n°16
La Dignité des humbles : Jean-François Millet et le naturalisme en Europe, Tokyo : Bunkamura Museum of Art, Fukuoka : Fukuoka Art Museum, 2003 , n° 30, reprod.