collections du musée des beaux-arts de dijon

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Les Côtes de Gréville Dessin 1854 Auteur : Millet, Jean-François Jean-François Millet Gruchy , 1814 - Barbizon , 1875 Ecole Française Co-fondateur avec Théodore Rousseau de l'Ecole de Barbizon et du paysage moderne, Jean-François Millet a acquis la célébrité avec ses scènes champêtres au réalisme souvent empreint de mysticisme. Issu d'une famille de paysans normands, il montre très jeune des prédispositions pour le dessin. Encouragé par son père, il part étudier à Cherbourg auprès de peintres locaux et copie les maîtres anciens au musée de la ville, récemment ouvert. Une pension octroyée par la municipalité lui permet de poursuivre son apprentissage à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris en 1837. Il y fréquente l'atelier du peintre romantique Paul Delaroche. Ses échecs au Prix au Rome le privent de sa bourse et l'obligent à renoncer à cet enseignement officiel. Il expose au Salon à partir de 1842 et subit alors l'influence d'Honoré Daumier. Présenté au Salon de 1848, Le Vanneur, premier d'une série de sujets paysans dont il se fera par la suite une spécialité, lui vaut les honneurs de la critique. Un an plus tard, il s'installe à Barbizon, hameau de bûcherons situé à la lisière de la forêt de Fontainebleau, avec le peintre animalier Charles Jacques, amateur de bergeries. Millet s'attache à peindre sur le motif, dans une nature encore préservée, des scènes rurales aux accents à la fois réalistes et poétiques. Le paysan et son travail y sont ici sublimés par une lumière et une gestuelle conférant à ses figures une dignité et une retenue quasi religieuses et intemporelles. C'est de cette période barbizonesque que datent ses tableaux les plus célèbres, devenus au fil du temps de véritables icônes du réalisme, reproduites ou détournées par la publicité et les surréalistes : Le Semeur (Salon de 1850), Des Glaneuses qualifiées de ''trois Parques du paupérisme'' au Salon de 1857, La Récolte de pommes de terre (1855), L'Angélus (1857-1859), Bergère avec son troupeau (Salon de 1864)... Après 1870, l'artiste privilégiera davantage les paysages et les jeux de lumière, annonçant ainsi déjà les innovations des impressionnistes (L'Eglise de Gréville, 1871-74). La modernité de Millet a été reconnue par toute une génération d'artistes, de Monet à Dali, en passant par Van Gogh, particulièrement fasciné par son oeuvre. (Notice de Sophie Barthélémy, 2013) Crayon noir sur papier Hauteur : 22,5 cm ; Largeur : 28,5 cm Inv. DG 715 Ce dessin représente les falaises de Gréville qui se trouvent près de Gruchy, village natal de Millet, situé près de Cherbourg et du Cap de la Hague. Manifestement croqué sur le motif, étant donné la rapidité de la notation, ce dessin a été exécuté, selon Robert L. Herbert (1971), en 1854, date à laquelle Millet s'est rendu de nouveau dans le Cotentin. Ce premier jet, au trait, ainsi qu'un autre dessin plus poussé, avec les valeurs, conservé à l'Albertina de Vienne, ont probablement servi pour le tableau "Les Falaises de Gréville" de l'ancienne collection Feuardent (Paris, coll. part) qui présente exactement ce panorama vu sous le même angle. Le tableau ne semble avoir été entrepris et achevé qu'aux environs de 1871, pendant (ou peu après) le dernier jour de Millet dans cette région où il était revenu, chassé de Barbizon par la guerre. Millet a souvent évoqué sa région natale au cours de sa carrière et l'on conserve de nombreuses vues de la falaise de Gréville, qui sont, ainsi que le remarquait Paul Leprieur (1913), une manière de suite qui semble préluder à celle de Claude Monet. (Notice de Serge Lemoine extraite de l'ouvrage "Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900", Ville de Dijon, 1976) Historique : 1875, Paris, vente atelier Millet, 10-11 mai ; Collection Pierre et Kathleen Granville Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 Inscriptions / marques : cachet en bas à droite, cachet de la vente Millet (Lugt 1460) Bibliographie : Lemoine (Serge), Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900, Ville de Dijon, 1976, n°169, reprod. Millet à l'aube de l'impressionnisme (Commissaire Le Gall (Louise)), Cherbourg : musées de la ville de Cherbourg, 18 juin - 5 septembre 2010, n° 28. reprod. coul. p. 46 Exposition : Deux volets de la Donation Granville : Jean-François Millet, Vieira da Silva, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 1974 , n°13, reprod. Le Chemin de Millet, autour des collections du Musée Thomas Henry de Cherbourg, Karuizawa : Musée d'art Mercian, 18 juillet - 11 novembre 2001 , n°46 reprod. Millet à l'aube de l'impressionnisme (Commissaire Louise Le Gall), Cherbourg : musées de la ville de Cherbourg, 18 juin - 5 septembre 2010 , n° 28, reprod. coul. p. 46 © photo François Jay