collections du musée des beaux-arts de dijon
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Bergère
Dessin
vers 1853 / 1855
Auteur : Millet, Jean-FrançoisJean-François MilletDessin au crayon sur papier
Gruchy , 1814 - Barbizon , 1875
Ecole Française Co-fondateur avec Théodore Rousseau de l'Ecole de Barbizon et du paysage moderne, Jean-François Millet a acquis la célébrité avec ses scènes champêtres au réalisme souvent empreint de mysticisme.
Issu d'une famille de paysans normands, il montre très jeune des prédispositions pour le dessin. Encouragé par son père, il part étudier à Cherbourg auprès de peintres locaux et copie les maîtres anciens au musée de la ville, récemment ouvert. Une pension octroyée par la municipalité lui permet de poursuivre son apprentissage à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris en 1837. Il y fréquente l'atelier du peintre romantique Paul Delaroche. Ses échecs au Prix au Rome le privent de sa bourse et l'obligent à renoncer à cet enseignement officiel. Il expose au Salon à partir de 1842 et subit alors l'influence d'Honoré Daumier.
Présenté au Salon de 1848, Le Vanneur, premier d'une série de sujets paysans dont il se fera par la suite une spécialité, lui vaut les honneurs de la critique. Un an plus tard, il s'installe à Barbizon, hameau de bûcherons situé à la lisière de la forêt de Fontainebleau, avec le peintre animalier Charles Jacques, amateur de bergeries. Millet s'attache à peindre sur le motif, dans une nature encore préservée, des scènes rurales aux accents à la fois réalistes et poétiques. Le paysan et son travail y sont ici sublimés par une lumière et une gestuelle conférant à ses figures une dignité et une retenue quasi religieuses et intemporelles. C'est de cette période barbizonesque que datent ses tableaux les plus célèbres, devenus au fil du temps de véritables icônes du réalisme, reproduites ou détournées par la publicité et les surréalistes : Le Semeur (Salon de 1850), Des Glaneuses qualifiées de ''trois Parques du paupérisme'' au Salon de 1857, La Récolte de pommes de terre (1855), L'Angélus (1857-1859), Bergère avec son troupeau (Salon de 1864)... Après 1870, l'artiste privilégiera davantage les paysages et les jeux de lumière, annonçant ainsi déjà les innovations des impressionnistes (L'Eglise de Gréville, 1871-74).
La modernité de Millet a été reconnue par toute une génération d'artistes, de Monet à Dali, en passant par Van Gogh, particulièrement fasciné par son oeuvre.
(Notice de Sophie Barthélémy, 2013)
Hauteur : 30,7 cm ; Largeur : 19,6 cm
Inv. DG 289 Ce dessin de l'ancienne collection Rouart, qui fut un grand ami de Degas, ilustre un thème fréquent dans l'oeuvre de Millet : celui de la bergère (ou du berger) s'appuyant sur son bâton et vêtue d'une houppelande. On connaît un dessin au fusain, provenant lui aussi de la collection Rouart (n° 225 de la vente), de dimensions voisines (34,2 x 20,5), aujourd'hui à l'Art Institute de Chicago, qui représente une bergère dans une position identique, mais avec un arbre derrière elle et des moutons très esquissés. Ces deux feuilles semblent avoir servi pour l'élaboration du dessin de même sujet, aujourd'hui conservé à la Staatsgalerie de Stuttgart (39,7 x 28, inv. C59/868). Le tableau du Museum of Fine Arts de Boston 29 x 23, inv. 17.3245) a sans doute été peint à partir de la feuille de Stuttgart. Robert L. Herbert situe le présent dessin vers 1853-1855. Cette "Bergère", dont Millet, dans une grande économie de moyens, a tiré un effet monumental par le seul jeu des pans de son vêtement, est donc la version la plus simple d'un motif qui semble avoir retenu particulièrement le maître de Barbizon. La décision du trait enfermant la figure, tout à l'opposé de sa première manière si vaporeuse, n'est pas sans annoncer, par son côté synthétique, le graphisme d'un Gauguin et plus encore celui d'un Verkade ou d'un Ranson.
(Notice de Serge Lemoine extraite de l'ouvrage "Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900", Ville de Dijon, 1976)
Historique : 1875, Paris, vente atelier Millet, 10-11 mai ; Collection Henri Rouart ; 1875,Paris,vente Rouart (2e vente),16-18 décembre ; Collection Pierre et Kathleen Granville
Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 Inscriptions / marques :Bibliographie :cachet en bas à droite, cachet de la vente Millet (Lugt 1460)
Exposition :Herbert (Robert L.), Jean-François Millet, Paris, Grand Palais, 1975-1976, n°91, p.134
Lemoine (Serge), Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900, Ville de Dijon, 1976, n°168, reprod.
Passeurs d'art : Hommage à Pierre et Kathleen Granville donateurs du musée des Beaux-Arts de Dijon, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 2006, p. 38
Georgel (Chantal), Millet, Paris, Citadelles & Mazenod, 2014, fig. 327 p. 338
© photo François JayDeux volets de la Donation Granville : Jean-François Millet, Vieira da Silva, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 1974 , n°12
Dessins du Musée des Beaux-Arts de Dijon, Paris, Musée du Louvre, 13 février - 3 mai 1976 , n°45, reprod. p.64
Barbizon au temps de Jean-François Millet 1849 - 1875, Hiratsuka : Musée d'Art, Fukuoka : Musée des Beaux-Arts, Kyoto : Musée d'Art, Iberaki : Musée d'Art Moderne, 1996 - 1997 , n° 94
Jean-François Millet : voyages en Auvergne et Bourbonnais (Nathalie Roux et Françoise Gibert, commissaires), Clermont-Ferrand : musée d'art Roger-Quilliot, 12 juillet - 29 septembre 2002 , n°48 reprod.
Au Fil des jours ... Images de la vie quotidienne dans l'art français (1850 - 1910) à travers les collections du musée des beaux-arts de Dijon, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 12/05 au 18/09/2006 (pas de catalogue)