collections du musée des beaux-arts de dijon
résultats de recherche
ajouter au panier voir le panier
Bouleau mort, carrefour de l'Epine, forêt de Fontainebleau
Dessin
1866
Auteur : Millet, Jean-FrançoisJean-François MilletPastel sur papier
Gruchy , 1814 - Barbizon , 1875
Ecole Française Co-fondateur avec Théodore Rousseau de l'Ecole de Barbizon et du paysage moderne, Jean-François Millet a acquis la célébrité avec ses scènes champêtres au réalisme souvent empreint de mysticisme.
Issu d'une famille de paysans normands, il montre très jeune des prédispositions pour le dessin. Encouragé par son père, il part étudier à Cherbourg auprès de peintres locaux et copie les maîtres anciens au musée de la ville, récemment ouvert. Une pension octroyée par la municipalité lui permet de poursuivre son apprentissage à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris en 1837. Il y fréquente l'atelier du peintre romantique Paul Delaroche. Ses échecs au Prix au Rome le privent de sa bourse et l'obligent à renoncer à cet enseignement officiel. Il expose au Salon à partir de 1842 et subit alors l'influence d'Honoré Daumier.
Présenté au Salon de 1848, Le Vanneur, premier d'une série de sujets paysans dont il se fera par la suite une spécialité, lui vaut les honneurs de la critique. Un an plus tard, il s'installe à Barbizon, hameau de bûcherons situé à la lisière de la forêt de Fontainebleau, avec le peintre animalier Charles Jacques, amateur de bergeries. Millet s'attache à peindre sur le motif, dans une nature encore préservée, des scènes rurales aux accents à la fois réalistes et poétiques. Le paysan et son travail y sont ici sublimés par une lumière et une gestuelle conférant à ses figures une dignité et une retenue quasi religieuses et intemporelles. C'est de cette période barbizonesque que datent ses tableaux les plus célèbres, devenus au fil du temps de véritables icônes du réalisme, reproduites ou détournées par la publicité et les surréalistes : Le Semeur (Salon de 1850), Des Glaneuses qualifiées de ''trois Parques du paupérisme'' au Salon de 1857, La Récolte de pommes de terre (1855), L'Angélus (1857-1859), Bergère avec son troupeau (Salon de 1864)... Après 1870, l'artiste privilégiera davantage les paysages et les jeux de lumière, annonçant ainsi déjà les innovations des impressionnistes (L'Eglise de Gréville, 1871-74).
La modernité de Millet a été reconnue par toute une génération d'artistes, de Monet à Dali, en passant par Van Gogh, particulièrement fasciné par son oeuvre.
(Notice de Sophie Barthélémy, 2013)
Hauteur : 48 cm ; Largeur : 62 cm
Inv. DG 376 Admirable exemple de ces pastels que Millet exécutait pour la vente. La plupart étaient réservés au marchand Gavet qui les achetait 350 puis 450 F à l'artiste. Cette "Bruyère en lisière de forêt" a été réalisée à la fin de 1866. En effet, en janvier 1867, le peintre américain William Holman Hunt est revenu voir Millet à Barbizon avec un collectionneur de son pays ; dans une lettre à Alfred Sensier, datée du 7 janvier 1867 Millet écrit que "Hunt a passé ici il y a quatre ou cinq jours, accompagné d'un Américain qui ne sait pas un mot de français. Il n'est resté qu'une heure et demie... Je n'ai pu livrer à la fin du mois, comme je l'aurais fait sans la maladie, six dessins à M. Gavet, mais ils sont terminés, car il y restait peu à faire. Je l'attendais aujourd'hui, mais il va sans doute venir demain. L'Américain qui était avec Hunt voulait m'en acheter un de ceux-là, mais je n'ai pu le contenter. M. Gavet connaissait ce dessin. C'est une espèce de bruyère précédant une forêt. Tillot l'a vu sans être terminé, mais il en connaît la donnée. Le même Américain voulait aussi les trois poires que vous connaissez, mais je les ai données à ma femme...". Gavet a d'ailleurs conservé ce pastel qui est passé à sa vente en 1875 avec pour titre "Le bouleau mort - Carrefour de l'Epine". Cette pièce importante par sa taille et son sujet n'est pas sans rappeler l'esprit des compositions de Ruysdaël et de Wynants et surtout celles de son ami Théodore Rousseau où domine un paysage généralement sans figures humaines : c'est en effet la nature seule, une lisière de forêt en hiver, que Millet a représentée. Les personnages, des porteurs de fagots, sont relégués à l'arrière-plan et très peu visibles, ce qui est rare chez Millet. Le véritable personnage est ici le bouleau mort dont la silhouette décrit une arabesque dramatique dans un décor aux tons gris et roux.
(Notice de Serge Lemoine extraite de l'ouvrage "Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900", Ville de Dijon, 1976) Historique : Collection Gavet ; 1875, Paris, vente Gavet, 11-12 juin ; Collection Camondo ; Collection James Staats-Forbes ; Collection Durand-Ruel ; Collection Roland C. Lincoln ; 1920, New York, vente, 22 janvier ; Collection Pierre et Kathleen Granville
Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 Inscriptions / marques :Bibliographie :signature en bas à droite : "J.F. Millet"
Exposition :Soullié (Louis), Jean-François Millet, Paris, 1900, p.97
Moreau-Nélaton (Etienne), Millet raconté par lui-même, Paris, 1921, t.3, p.17, fig.234
Gay (Paul), Millet, Paris, 1950, fig. n°41
Art Quarterly, n°17, New York, avril 1954, reprod. p.430
Lemoine (Serge), Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900, Ville de Dijon, 1976, n°182, reprod.
Georgel (Pierre), Le Musée des Beaux-Arts de Dijon, Dijon, 1985, reprod. 180 p. 193
Laughton (Bruce), The Drawings of Daumier and Millet, 1991, S 162, 165, Farbt. 10.3
Hermeline (Michel), Reinaud (Catherine) et Rey Geneviève) sous la dir. de, La forêt, Anthologie poétique, Editions du Chêne, 1997, reprod. p. 14
Thomson (Belinda), Van Gogh, The Art Institute of Chicago, 2002, Fig. 7 p. 27
Lepoittevin (Lucien), Jean-François Millet, (Au-delà de l'Angélus), Ed. de Monza, 2002, reprod. p. 110
Manoeuvre (Laurent), Jean-François Millet : pastels et dessins, Paris : Bibliothèque de l'Image, 2002, p.78 reprod.
Starcky (Emmanuel), Barthélémy (Sophie), Cariel (Rémi) et al., Le musée des Beaux-Arts de Dijon, RMN, Musée des Beaux-Arts de Dijon, Paris, 2002, p. 97, reprod.
La forêt de Fontainebleau un atelier grandeur nature, Connaissance des Arts : Hors série n° 313, Paris, 2007, p. 37
Burns (Thea) et Saunier (Philippe), L'Art du pastel, Paris, Citadelles & Mazenod, 2014, repr. p. 226-227
Georgel (Chantal), Millet, Paris, Citadelles & Mazenod, 2014, repr. 131 p. 150, et 133 p. 152-153
© photo François JayDeux volets de la Donation Granville : Jean-François Millet, Vieira da Silva, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 1974 , n°26, reprod.
Jean-François Millet, Paris : Grand Palais, 1975-1976 , n°196, reprod.
Zurück zur Natur, Brême : Kunsthalle, Berne : Kunstmuseum, 1977
Corot, Courbet und die Maler von Barbizon, Munich : Haus der Kunst, 1996 , B 116
L'Art des collections. Bicentenaire du Musée des Beaux-Arts de Dijon, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 16 juin - 9 octobre 2000 , Cat. D 33 p.366
Passeurs d'art : Hommage à Pierre et Kathleen Granville donateurs du musée des Beaux-Arts de Dijon, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 18 novembre 2006 - 29 janvier 2007
La forêt de Fontainebleau : Un atelier grandeur nature, Paris : Musée d'Orsay, 2007 , p. 87, reprod. coul. p. 86, Cat. 100 p. 194