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La Nativité

Panneau
vers 1430
Auteur : Maître de Flémalle

Peinture à l'huile sur bois
Hauteur : 86 cm ; Largeur : 72 cm
Inv. CA 150

Ce tableau synthétise trois épisodes de la Nativité du Christ et puise à plusieurs traditions : le récit de la Nativité de Jésus dans la crèche et de l'Adoration des bergers est tiré des "Evangiles", en particulier de celui de Luc.
Mais, comme dans la vision qu'eut sainte Brigitte de Suède lorsqu'elle visita la grotte de la Nativité à Bethléem en 1372, la Vierge est vêtue de blanc et laisse flotter ses cheveux sur ses épaules. La lumière qui irradie de l'Enfant éclipse toute lumière, celle du soleil dans le ciel comme celle de la bougie de Joseph.
Trois bergers sont venus adorer l'Enfant. Ils assistent à la scène par une fenêtre de l'étable, mais leur position centrale dans la composition, en "tableau dans le tableau", attire l'attention sur eux.
Les deux femmes en somptueux costumes sont les sages-femmes. Leur histoire est contée dans les "Evangiles apocryphes". L'une d'elles, Azel, reconnut que la naissance de Jésus n'avait pas altéré la virginité de Marie. L'autre, Salomé, refusa de le croire. Sa main se dessécha. Sur le conseil d'un ange, elle toucha l'enfant et fut guérie.
Le paysage offre un commentaire naturel à l'épisode sacré. Les arbres sont encore dépouillés de leurs feuilles mais à l'absence de neige, à l'eau qui court dans le ruisseau, on sent que les rigueurs de l'hiver sont passées : ce qui rappelle que Noël suit de peu le solstice d'hiver, donc le triomphe progressif de la lumière sur l'ombre.
Avec l'exacte description de la saison et de la lumière, les couleurs qui s'atténuent dans le lointain, l'utilisation de la route qui serpente pour suggérer la profondeur, ce paysage est, vers 1425, l'un des premiers paysages naturalistes de la peinture occidentale. C'est une des parties les plus intéressantes de ce tableau, où sont multipliées les recherches novatrices, dans les personnages, le réalisme des visages ou le rendu attentif des matières.
La composition comporte cependant encore des archaïsmes : les rochers aux formes étranges, la juxtaposition de trois épisodes, la présence des phylactères, l'horizon encore haut, la transition pas totalement satisfaisante entre personnages et paysage, accentuée par la coexistence de deux lumières : au premier plan, une lumière frontale qui sculpte les volumes des personnages ; dans le paysage, la lumière du soleil qui crée de longues ombres.
Le tableau a été acheté par le musée en 1828. Il est sans doute depuis le Moyen Age en Bourgogne, mais on n'a que des hypothèses sur sa provenance.

(Notice de Sophie Jugie extraite de "Le musée des Beaux-Arts de Dijon", RMN, Musée des Beaux-Arts de Dijon, Paris, 2002)

Achat, 1828

Oeuvres en lien :

2010-7-1 Messagerie III

2015-4-3 Maître de Flémalle, Nativité et Adoration des oeuvre en rapport

Inscriptions / marques :

Bibliographie :

Exposition : © photo François Jay

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