collections du musée des beaux-arts de dijon

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Vénus endormie

Panneau
vers 1565 / 1570 / ? après 1619
Auteur : Quade van Ravesteyn, Dirck de

Peinture à l'huile sur bois
Hauteur : 70 cm ; Largeur : 146 cm
Inv. CA 134

Certainement d'origine néerlandaise, cet artiste, dont le nom figure dans les registres de la cour de Rodolphe II à partir de 1589, accompagna peut-être l'empereur à la diète de Ratisbonne en 1594. Il se trouve recevoir des salaires à Prague jusqu'en 1608. Redécouvert récemment, Dirck de Quade van Ravesteyn a peint ses premières oeuvres datées en collaboration avec Hans et Paul Vredeman de Vries, peintres d'architectures.
Ce tableau a un pendant, de dimensions presque identiques, une autre "Femme nue endormie", conservé au Kunsthistorisches Museum de Vienne (inv. 1104). La peinture de Dijon fut attribuée à l'école de Titien, puis à Van Hemessen avant d'être donnée au maniériste rodolphinien originaire de Bâle : Josef Heintz (1564 - 1609). Enfin, les tableaux de Dijon et de Vienne furent rendus à Dirck de Quade van Ravesteyn par E. Fucikova.
Jacques Foucart s'est demandé s'il ne s'agissait pas d'une courtisane plutôt que d'une Vénus. Les bijoux qui exaltent la nudité lascive d'une femme semblant dormir apparaissent fréquemment sur les tableaux de Quade van Ravesteyn ; néanmoins, nous remarquerons que la "Femme" de Vienne paraît porter exactement les mêmes que celle de Dijon. Les modèles semblent si proches que l'on peut se demander s'il ne s'agit pas du même personnage. Enfin, une restauration récente, menée de 1991 à 1995, et les examens associés, ont permis non seulement de confirmer que le panneau de Dijon a été allongé à droite (pied trop long !) - tandis que celui de Vienne a été coupé à gauche - mais ont aussi indiqué la présence, en haut de la composition, de pièces d'or, laissant donc supposer qu'une Danaé pouvait avoir été le projet primitif du peintre. Dans tous les cas, on soulignera les possibles influences françaises et italiennes. L'on pourra bien sûr penser au Titien mais aussi à J. Zucchi qui, dans l'"Amour et Psyché" de la galerie Borghèse, orna le corps de Psyché de nombreux bijoux. Des références dans la tradition nordique peuvent tout aussi facilement entrer en ligne de compte : on pensera notamment aux Vénus de Frans Floris ou aux Flores de Jan Metsys. Th. Da Costa Kaufmann situe les tableaux de Dijon et de Vienne vers 1608.

(Notice d' Emmanuel Starcky extraite de "L'Art des collections. Bicentenaire du Musée des Beaux-Arts de Dijon. Du Siècle des Lumières à l'aube d'un nouveau millénaire", Dijon : Musée des Beaux-Arts, (16 juin - 9 octobre 2000)

Historique : Collection Rodolphe II ; Collection Vienne, Galerie du Belvédère ; Collection Musée du Louvre, Paris

Dépôt de l'Etat de 1812, transfert définitif de propriété à la Ville de Dijon, arrêté du Ministre de la Culture du 15 septembre 2010.

Bibliographie :

Exposition : © photo François Jay

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