collections du musée des beaux-arts de dijon

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L'Enfance du Christ

Boîte

Paris , 14e siècle
Auteur : Anonyme français

Ivoire
Hauteur : 14,8 cm ; Diamètre : 14,8 cm
Inv. CA 1462

Boîte cylindrique en ivoire, munie d'un couvercle. Le fond a été refait en 1832, ainsi que la polychromie et la dorure, vraisemblablement selon les traces d'une polychromie ancienne.
La provenance n'est pas déterminée avec certitude, il s'agit soit de l'abbaye de Cîteaux, soit de la Chartreuse de Champmol. L'inventaire du Trésor de la sacristie de Citeaux fait en 1791, mentionne "cinq boîtes de toilette des Duchesses de Bourgogne", et notre pyxide est considérée comme telle par le rédacteur du catalogue du musée de Dijon en 1883. D'autre part, un catalogue plus ancien (1830) parle d'une "boîte conservée à la Chartreuse de Champmol, avec les toilettes des Duchesses de Bourgogne", ce qui tend à dire que cette boîte n'est pas une des "toilettes" : elle pourrait être, comme l'envisage C. Monget, une boîte à hosties offerte par Philippe le Hardi aux Chartreux en 1394.
Les scènes de l'Enfance du Christ sont disposées en deux registres, et présentent dans la partie inférieure une Visitation, une Annonciation, une Adoration des Mages, une Nativité, une Présentation au temple, isolées par des arcatures trilobées. La frise supérieure, rythmée par des arbres stylisés, déroule le Voyage des Mages, l'Annonce aux bergers, le Massacre des Innocents, le Miracle du blé, la Fuite en Egypte. Le Miracle du blé est un thème peu courant. Un incunable du XVe siècle (à la Bibl. Nat. de Paris) raconte comment les soldats d'Hérode furent trompés par un miracle de l'Enfant Jésus qui, jetant une poignée de blé qu'un paysan était occupé à semer, fit croître ce blé à l'instant. Si bien que le laboureur se mit à moissonner, et quand les soldats lui demandèrent s'il avait vu passer une femme et un enfant, il répondit en toute candeur qu'il les avait vu passer quand il était en train d'ensemencer son champ. Les soldats en conclurent que s'il y avait près d'un an de cela, il ne pouvait s'agir des fugitifs qu'ils poursuivaient. Ce récit apocryphe est rarement mis en scène. On le retrouve cependant au XIIIe siècle au portail de l'église de Rougemont, dans un panneau de la cathédrale de Chalons-sur-Marne, dans des peintures murales à Saint-Maurice-sur-Loire.
Le type des visages, la différence de proportions entre les personnages et le décor, la naïveté de détails anecdotiques, le réalisme des costumes et des harnachements, permettent à R. Koechlin et à H. Martin de situer cet ivoire dans la zone d'influence de l'atelier du triptyque de Saint-Sulpice-du-Tarn. D. Gaborit-Chopin reconnaît cette influence et crée la personnalité du "Maître de la pyxide de Dijon".

(Notice de Claudie Barral, 1986.)

Historique : Collection Abbaye de Cîteaux

Saisie révolutionnaire, Abbaye de Cîteaux

Oeuvres en lien :

CA 1462-2 Le Christ en majesté Elément du même ensemble

Bibliographie :

Exposition : © photo François Jay

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