collections du musée des beaux-arts de dijon

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L'Éducation de la Vierge

Tableau
vers 1720 / 1722
Auteur : Tiepolo, Gian Battista

Peinture à l'huile sur toile
Hauteur : 48 cm ; Largeur : 27,3 cm
Inv. D 227

En 1933, Argan reconnaissait dans ce petit tableau une oeuvre de Tiepolo, attribution admise par l'ensemble de la critique à l'exception toutefois de Max Goering qui, en 1938, la donnait à Guardi. Tiepolo est revenu à plusieurs reprises sur le thème de l'Education de la Vierge ; mais si les toiles de la collection Basevi, à Gênes, où le groupe des anges, cependant, est absent et de la collection Cini à Venise, présentent des analogies évidentes avec le bozzetto de la collection Dard, la pala de l'église Santa Maria della Consolazione à Venise, généralement située vers 1732, diffère en revanche du motif initial.
A part Giorgio Vigni qui,en 1951, la date autour de 1730, tous les commentateurs de l'esquisse dijonnaise s'accordent à y voir une oeuvre de la première période du peintre. L'ange au profil aigu, fortement éclairé par-dessous, rappelle, par son modelé et la distorsion des corps, l'Isaac de la scène du sacrifice à l'église de l'Ospedaletto à Venise, vers 1715-1716 ; sa ressemblance avec l'ange désignant la Madone aux âmes du Purgatoire, dans la "Vierge du Carmel" à La Brera, exécutée, selon Rodolfo Pallucchini (1960) vers 1721-1722, a été remarquée dès 1934 par Antonio Morassi, puis par G. Lorenzetti (catalogue de l'exposition "Tiepolo", Venise, 1951) et Anna Pallucchini (1968). Le groupe céleste de l'"Education de la Vierge" de Dijon est également très proche des "Deux Anges" conservés dans une collection privée parisienne, reproduits par Egidio Martini (1964, Pl. 118) : un même système d'angles aigus, qui étirent les cous et les membres, disloquent les formes et affinent les lignes, régit ces deux groupes énergiquement mis en relief par un éclairage violent. Egidio Martini, soulignant l'aspect sculptural de la production de jeunesse de Tiepolo, mentionne, outre ces deux oeuvres, les "Histoires d'Adam et Eve" peintes à la fresque dans le grand escalier de l'Archevêché, à Udine, et les "Prophétesses" du Musée, vers 1726 : ces oeuvres sont un peu plus tardives que le tableau Dard, daté par Anna Pallucchini (1968) vers 1720-1722.

(Notice de Marguerite Guillaume extraite du "Catalogue raisonné du Musée des Beaux-Arts : peintures italiennes", Ville de Dijon, 1980)

Historique : Collection Pierre-Jean-Baptiste-Henri Pichot-L'Amabilais ; Collection Marie-Henriette Dard

Legs Marie-Henriette Dard, 1916

Bibliographie :

Exposition : © photo François Jay

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