collections du musée des beaux-arts de dijon

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Feuille de médailles antiques

Dessin
19e siècle (2ème quart) / 19e siècle (3ème quart)
Auteur : Delacroix, Eugène

Mine de plomb sur papier
Hauteur : 35 cm ; Largeur : 19,5 cm
Inv. DG 635

Cette feuille présente une suite d'études de médailles et de monnaies antiques, exécutées avec la même technique que la copie de la métope du Parthénon.
Delacroix s'est intéressé à l'Antiquité comme tous les artistes de son temps qui s'étaient confrontés dans leurs jeunes années à l'exercice formateur de la copie et à l'étude approfondie de l'antique. Il existe plusieurs feuilles semblables à celles-ci, telle que "Métope du Parthénon" (inv. DG 352), ce que mentionne le catalogue de sa vente au n° 460 : "Etudes diverses ayant servi, pour la plupart, pour des lithographies de M. Delacroix d'après des médailles et des bas-reliefs antiques. Dessins et sépias. 24 feuilles". Certaines études de cette page se retrouvent dans deux des six lithographies que l'artiste a exécutées en 1825 d'après de tels modèles. Théophile Silvestre, l'un des premiers biographes de Delacroix, voyait dans cette suite gravée l'une des "clés de son oeuvre".
Barthélémy Jobert (Cat. Exp. Delacroix, le trait romantique, Paris, 1998) remarque très justement qu'un tel sujet était à première vue très éloigné de l'inspiration du maître romantique : "Il semble à première vue limité dans les bornes étroites de la publication érudite, de la simple reproduction d'objets dont l'intérêt est avant tout archéologique." Mais dit-il plus loin : "Les Médailles antiques ne diffèrent pas fondamentalement des "Massacres de Scio" ou même de la "Mort de Sardanapale", qui visent avant tout à la rénovation ou à la modernisation de la peinture d'histoire..." S'il assume en effet ici l'héritage classique, Delacroix n'en renouvelle et n'en subvertit pas moins les codes et les conventions : ses médailles sont, en effet, mises en scène par un éclairage accentué qui intensifie les reliefs et ne sont pas décrites comme neuves mais usées par le temps. L'artiste manifesta un intérêt précoce pour les médailles, les pierres gravées et les camées grecs et romains qu'il avait pu admirer à la fois dans les collections du duc de Blacas et du baron Schwitter ainsi que dans celles de la Bibliothèque royale. Expression à la fois de sa passion de l'Antiquité et du philhellénisme romantique, ce thème, par ses innovations formelles, est significatif de la traduction moderne de la tradition classique chez Delacroix.

(Sophie Barthélémy d'après Serge Lemoine, "Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900", Ville de Dijon, 1976)

Historique : 1864, Paris, vente atelier Delacroix,22-27 février ; Collection Léon Suzor ; Collection Pierre et Kathleen Granville

Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969

Inscriptions / marques :

Bibliographie :

Exposition : © photo François Jay

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