collections du musée des beaux-arts de dijon
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Feuille de médailles antiques
Dessin
19e siècle (2ème quart) / 19e siècle (3ème quart)
Auteur : Delacroix, EugèneEugène DelacroixMine de plomb sur papier
Charenton-Saint-Maurice , 1798 - Paris , 1863
Ecole Française Sous le patronage de son oncle, le peintre Henri-François Riesener (1767-1829), Eugène Delacroix entre, en 1816, dans l'atelier de Pierre-Narcisse Guérin (1774-1833). Hostile à l'enseignement classique de son maître, il s'ouvre à l'esprit nouveau que Théodore Géricault (1791-1824) apporte au monde de l'art. En 1822, il présente au Salon "La Barque de Dante" et déclenche les foudres de l'Académie. Les romantiques sont enthousiastes et, bien malgré lui, Delacroix devient leur chef de file. Attaché plus que tout à la vérité, il exprime les passions humaines de la manière la plus visible et puise son inspiration dans les oeuvres de Shakespeare, Goethe, Walter Scott ou Byron et dans des thèmes contemporains dont il dénonce la violence ("Les Massacres de Scio", 1824).
Alors qu'il subit l'influence des peintres Richard Parkes Bonington (1801-1828) et John Constable (1776-1837), Delacroix crée des atmosphères limpides par l'emploi de couleurs plus fraîches. Héritière de Véronèse (1528-1588) et de Rubens (1577-1640), la palette animée du peintre, opposée au froid dessin ingresque, réveille la vieille querelle des poussinistes et des rubénistes.
En 1832, Delacroix accompagne le comte de Mornay en mission diplomatique au Maroc. Ce voyage est une révélation pour l'artiste qui découvre un art de vivre, une faune et une lumière qui ne cesseront de l'inspirer. Mais c'est là surtout qu'il comprend le pouvoir expressif de la couleur, de ses complémentaires et ses effets de vibrations, annonçant les travaux des impressionnistes.
De retour en France, Delacroix reçoit de grandes commandes (Salon du Roi au Palais Bourbon, bibliothèque du Palais du Luxembourg, église Saint Sulpice...). En 1857, le peintre est enfin reçu à l'Académie.
Hauteur : 35 cm ; Largeur : 19,5 cm
Inv. DG 635 Cette feuille présente une suite d'études de médailles et de monnaies antiques, exécutées avec la même technique que la copie de la métope du Parthénon.
Delacroix s'est intéressé à l'Antiquité comme tous les artistes de son temps qui s'étaient confrontés dans leurs jeunes années à l'exercice formateur de la copie et à l'étude approfondie de l'antique. Il existe plusieurs feuilles semblables à celles-ci, telle que "Métope du Parthénon" (inv. DG 352), ce que mentionne le catalogue de sa vente au n° 460 : "Etudes diverses ayant servi, pour la plupart, pour des lithographies de M. Delacroix d'après des médailles et des bas-reliefs antiques. Dessins et sépias. 24 feuilles". Certaines études de cette page se retrouvent dans deux des six lithographies que l'artiste a exécutées en 1825 d'après de tels modèles. Théophile Silvestre, l'un des premiers biographes de Delacroix, voyait dans cette suite gravée l'une des "clés de son oeuvre".
Barthélémy Jobert (Cat. Exp. Delacroix, le trait romantique, Paris, 1998) remarque très justement qu'un tel sujet était à première vue très éloigné de l'inspiration du maître romantique : "Il semble à première vue limité dans les bornes étroites de la publication érudite, de la simple reproduction d'objets dont l'intérêt est avant tout archéologique." Mais dit-il plus loin : "Les Médailles antiques ne diffèrent pas fondamentalement des "Massacres de Scio" ou même de la "Mort de Sardanapale", qui visent avant tout à la rénovation ou à la modernisation de la peinture d'histoire..." S'il assume en effet ici l'héritage classique, Delacroix n'en renouvelle et n'en subvertit pas moins les codes et les conventions : ses médailles sont, en effet, mises en scène par un éclairage accentué qui intensifie les reliefs et ne sont pas décrites comme neuves mais usées par le temps. L'artiste manifesta un intérêt précoce pour les médailles, les pierres gravées et les camées grecs et romains qu'il avait pu admirer à la fois dans les collections du duc de Blacas et du baron Schwitter ainsi que dans celles de la Bibliothèque royale. Expression à la fois de sa passion de l'Antiquité et du philhellénisme romantique, ce thème, par ses innovations formelles, est significatif de la traduction moderne de la tradition classique chez Delacroix.
(Sophie Barthélémy d'après Serge Lemoine, "Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900", Ville de Dijon, 1976) Historique : 1864, Paris, vente atelier Delacroix,22-27 février ; Collection Léon Suzor ; Collection Pierre et Kathleen Granville
Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 Inscriptions / marques :Bibliographie :cachet en bas à droite, cachet de l'atelier Delacroix (Lugt 838)
Exposition :Robaut (Alfred), L'oeuvre complet de Eugène Delacroix. Peintures, dessins, gravures, lithographies", Paris : Charavay, 1885, n° 1459-1502 (?)
Delteil (Loys), Le Peintre-graveur illustré, Ingres et Delacroix, T. III, Paris, 1908, n° 43 et 47
Lemoine (Serge), Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900, Ville de Dijon, 1976, n° 82, reprod.
Bernstein Howell (Joyce), Eugène Delacroix's Self Education as a Draughtsman..., Ph. D. diss., University of Virginia, 1988, n° 3
© photo François JayDessins du Musée des Beaux-Arts de Dijon, Paris, Musée du Louvre, 13 février - 3 mai 1976 , n° 39, reprod. p. 61
Dessins des XVIIIe et XIXe siècles du Musée des Beaux-Arts de Dijon, Montauban : Musée Ingres, 1981 - 1982 , n° 3
Passeurs d'art : Hommage à Pierre et Kathleen Granville donateurs du musée des Beaux-Arts de Dijon, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 18 novembre 2006 - 29 janvier 2007
Delacroix et l'antique, Paris : Musée national Eugène-Delacroix, 9 décembre 2015 - 7 mars 2016 , Cat. 33 p. 125, repr.