collections du musée des beaux-arts de dijon

résultats de recherche

ajouter au panier voir le panier


Le Repos

Tableau
1759
Auteur : Colson, Jean-François

Peinture à l'huile sur toile
Hauteur : 93 cm ; Largeur : 73 cm
Inv. CA 252

Jean-François Gilles, dit Colson, est surtout connu pour ses nombreux portraits et son activité de "directeur et ordonnateur des bâtiments" des ducs de Bouillon dans leur résidence du château de Navarre, près d'Évreux. Il a pourtant abordé la scène de genre avec un rare bonheur dans ce tableau de jeunesse, qui a pour pendant "L'Action", figurée sous les traits d'un jeune garçon mettant le feu à un canon en modèle réduit (offert au musée en 2015 par la Société des Amis des Musées de Dijon).
Ces deux sujets furent gravés par Nicolas-Gabriel Dupuis, oncle de Colson, indice de leur succès public. Et, de fait, "Le Repos" est typique de l'évolution de la peinture au milieu du XVIIIe siècle, avec la représentation toute intimiste d'un intérieur, renforcée par le cadrage en plan rapproché, coupant les éléments sur tous les côtés (la cheminée et la théière, la robe, le coussin, le miroir et le rideau), ainsi que par la scène de sommeil. Le chat guettant le serin, pour anecdotique qu'il puisse paraître au premier abord, rappelle, toutes proportions gardées, "La Raie" de Chardin, avec une moindre intensité dramatique.
Cependant, comme nombre de sujets de genre à la même époque, celui-ci peut et doit également se lire au second degré : il semble que le moment imminent où le chat ne va faire qu'une bouchée du petit serin retenu prisonnier puisse symboliser la perte de la virginité de la jeune fille. Le chat tourne d'ailleurs son regard courroucé d'avoir été dérangé vers le spectateur, ainsi transformé, d'une certaine manière, en voyeur. Le sujet du pendant, avec son canon actionné par le jeune garçon, ne peut que renforcer cette lecture, tout à fait dans le goût de l'époque, et que l'on peut retrouver, par exemple, sous la plume de Diderot dans son commentaire de "La Jeune fille qui pleure son oiseau mort", présenté par Greuze au Salon de 1765.

(Notice de Matthieu Gilles extraite de "La Volupté du goût. La peinture française au temps de Madame de Pompadour",Tours, Portland, 2008-2009)

Historique : Collection Paris, Musée Napoléon (Louvre) (?)

Entré au musée avant 1818.

Oeuvres en lien :

CA 397 La Salle des Gardes au Musée de Dijon, en 1847

2014-10-1 L'Action

Inscriptions / marques :

Bibliographie :

Exposition : © Musée des Beaux-Arts de Dijon/François Jay

pdf

pdf

powered by Mobydoc