collections du musée des beaux-arts de dijon

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Paysage

Dessin
1856 / 1857
Auteur : Hugo, Victor

Plume, encre de Chine, lavis d'encre de Chine et de sépia et gouache sur papier blanc
Hauteur : 30 cm ; Largeur : 24,2 cm
Inv. DG 741

On évoquera à propos de ce dessin que Pierre Georgel situait vers 1856-1857 (à cause de l'emploi de la gouache qu'on ne rencontre qu'à cette époque) le texte où Georges Hugo se rappelle son grand-père dessinant : "Il jetait l'encre au hasard en écrasant la plume d'oie qui grinçait et crachait en fusées. Puis il pétrissait, pour ainsi dire, la tache noire qui devenait bourg, forêt, lac profond ou ciel d'orage, il mouillait délicatement de ses lèvres la barbe de sa plume et en crevait un nuage d'où tombait la pluie sur le papier humide, ou bien il en indiquait précisément les brumes qui estompent l'horizon. Il finissait alors avec une allumette de bois et dessinait de délicats détails d'architecture, fleurissant des ogives, donnant une grimace à une gargouille, mettant la ruine sur une tour et l'allumette entre ses doigts devenait burin" (cité par Pierre Georgel, 1971).
Dans cette rêverie sur le burg, le "Moyen Age gothique", on retrouve la technique toute personnelle de Victor Hugo, entièrement au service de l'émotion : encre de chine étendue au pinceau, lavée, frottée, essuyée, rehaussée de gouache blanche pour accentuer l'effet du clair-obscur et mieux découper les silhouettes reprises à la plume. Le résultat est saisissant, même si Victor Hugo sacrifie un peu trop à l'effet. André Lhote n'hésitait pas à écrire à propos d'une feuille à peu près identique quoique plus tardive ("Le Pont-Vieux", 1866, Paris, Musée du Louvre ) : "pour faire de ce beau lavis, peut être "inspiré" (rien n'est moins sûr), un tableau digne de ce nom, il faudrait des journées de travail et de réflexion durant lesquelles le "souffle" a le temps de disparaître...[Mais] capable de peindre des chefs-d'oeuvre de cette envergure [Hugo] eût peut-être fait figure de poète de dimanche..." ("Traité du paysage et de la figure", Paris, 1958).

(Notice de Serge Lemoine extraite de l'ouvrage "Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900", Ville de Dijon, 1976)

Historique : Collection Lucien Scheler ; Collection Pierre et Kathleen Granville

Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969

Bibliographie :

Exposition : © photo François Jay

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