collections du musée des beaux-arts de dijon
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Paysage au pont
Dessin
1855 / 1856
Auteur : Hugo, VictorVictor HugoPlume, encre de Chine et lavis d'encre de Chine sur papier
Besançon , 1802 - Paris , 1885
Ecole Française Figure majeure du romantisme littéraire du XIXe siècle français, Victor Hugo fut tout à la fois dramaturge, poète, romancier, homme politique et académicien.
Puisant son inspiration dans les faits de société, l'histoire, la religion, l'épopée ou les forces de la nature, il inaugure le premier le genre du drame romantique. Auteur engagé pour lequel la vérité est un des principes fondamentaux, Victor Hugo met ses romans au service de débats et d'idées, dénonce la ségrégation sociale, la peine de mort ou le travail des enfants, oppose une démocratie libérale au gouvernement de Napoléon III et connaît, en conséquence, l'exil pendant vingt ans. C'est durant cette période dernière d'isolement qu'Hugo s'ouvre véritablement à ses recherches graphiques. Libéré de toutes contraintes, il multiplie les découpages, collages et compositions tachistes fantastiques et se joue de la perspective, des volumes et des contrastes noirs et blancs. Afin d'illustrer ses écrits, il exécute lui-même de petits lavis dont l'encre mélangée au café, au charbon ou à la suie dessine dans des camaïeux de bruns des silhouettes fantomatiques de paysages, villes ou châteaux.
Hauteur : 10,1 cm ; Largeur : 13,3 cm
Inv. DG 623 Une fois de plus, la technique retient par son non-conformisme. Utilisant toujours le même médium, Victor Hugo écrase une tache d'encre en pliant la feuille de papier qui a été mouillée. L'encre diffuse, les masses se répartissent de part et d'autre de la pliure, d'où l'effet de symétrie. Victor Hugo se laisse guider par les formes ainsi engendrées au hasard et intervient par un griffonnage à la plume pour donner un sens à cette "composition automatique". On rapprochera évidemment cette technique des jeux d'enfants, exploitée ensuite par Rorschach et reprise par un bon nombre d'artistes au XXe siècle. Pourtant, "aucun peintre européen, écrit André Masson (1971), n'a employé, avant Victor Hugo, le lavis jusqu'au point d'en faire une matière. Et cela avec lui, est devenu peinture".
Le "paysage" au pont franchissant un abîme est ici évoqué d'une manière d'autant plus fantastique qu'elle n'est pas descriptive. Ce thème se rencontre en 1856, ce qui s'accorde bien avec la technique utilisée à ce moment-là et qui se poursuivra pendant près de dix ans. Pierre Georgel (1971) a proposé de situer ce dessin vers 1855-1856.
(Notice de Serge Lemoine extraite de "Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 2 : oeuvres réalisées après 1900", Ville de Dijon, 1976) Historique : Collection Georges Hugo ; Collection Valentine Hugo ; Collection Pierre et Kathleen Granville
Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 Bibliographie :Exposition :Picon (Gaëtan), Cornaille (Roger) et Herscher (Georges), Victor Hugo dessinateur, Editions du Minotaure, Paris, 1963
, fig. 146 p. 130 sous le titre "Tache d'encre, ébauche d'un pont"Georgel (Pierre), "Dessins de Victor Hugo dans les collections publiques françaises", la Revue du Louvre et des musées de France, n°4-5, 1971, reprod. n° 13 p. 259, p. 260
Lemoine (Serge), Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900, Ville de Dijon, 1976, n° 149, reprod.
Peder Balke, ein Pionier der Moderne, Krems : Kunsthalle, 7 septembre 2008 - 15 février 2009, Ordrupgaard, 5 mars 2009 - 21 juillet 2009, p. 34, Abb. 4 p. 35
© photo François JayDessins de Victor Hugo, Villequier : Musée Victor Hugo, Paris : Maison de Victor Hugo, 1971-1972 , n°93
Shadows of a hand : the Drawings of victor Hugo, New York : The Drawning center, 1998 , n° 34, reprod.
Turner-Hugo-Moreau. Entdeckung der Abstraktion, Francfort : Schirn Kunsthalle, 6 octobre 2007 - 6 janvier 2008 , Kat; 116 p. 338, reprod. p. 185