collections du musée des beaux-arts de dijon
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Le Verre à pied
Dessin
1919
Auteur : Gris, JuanJuan GrisAquarelle sur papier
Madrid , 1887 - Boulogne-sur-Seine , 1927
Ecole Espagnole Gris étudie le dessin industriel à l'École des Arts et Manufactures de Madrid en 1902. Destiné à une carrière d'ingénieur, il choisit de tout laisser, deux ans plus tard, pour une profession artistique. Il se fixe à Paris en 1906, au Bateau-Lavoir, où il fait la connaissance de Picasso. Matisse, Braque, Léger, Modigliani deviennent des amis proches. Il fait plusieurs illustrations pour des revues comme "L'Assiette au beurre", "Le Charivari", "Le Cri de Paris", "Le Témoin", pour vivre. Il se consacre réellement à la peinture en 1911 et suit la voie ouverte par Picasso et Braque, dont il avait pu suivre les recherches (ils séjournent tous trois en 1911 à Céret) et dont il partageait les vues. Il exécute, au début de 1912, des oeuvres dans lesquelles il commence à appliquer certains procédés spécifiquement cubistes, mais ce n'est qu'à partir de l'été de 1912 qu'il adopta entièrement le langage cubiste.
Bien qu'on le cite pour avoir été le plus orthodoxe des cubistes, il ne se départit jamais de sa propre personnalité. Son style demeure original, notamment dans l'emploi de couleurs vives, que Picasso et Braque ont provisoirement délaissé pour se concentrer sur le renouvellement de la vision des formes. En 1912, il expose au Salon des Indépendants et à "La Section d'Or". Le marchand d'art Kahnweiler lui signe un contrat d'exclusivité. Il élabore ses premiers "papiers collés" en 1913. L'année 1915 marque son passage progressif du cubisme analytique au cubisme synthétique. En 1922, il conçoit les maquettes pour les décors et costumes du Ballet de Diaghilev "Les Tentations de la Bergère". Il renouvelle cette expérience l'année suivante pour "La Fête merveilleuse à Versailles". L'année où il réalise "Le Compotier" (1924), il donne une conférence à la Sorbonne sur "Des possibilités de la peinture". Il est désormais reconnu. Parmi ses défenseurs acharnés on peut citer Hermann Rupf, Gertrude Stein, Léonce Rosenberg, Alphonse Kann, Alfred Flechtheim, Maurice Raynal. Son exposition à Dusseldorf en 1925 suscite l'engouement général. Mais sa santé commence dès lors à décliner sérieusement, il souffre d' une urémie qui lui sera fatale.
Hauteur : 28,2 cm ; Largeur : 20,2 cm
Inv. DG 49 Cette belle aquarelle fut reproduite sur la carte d'invitation de l'exposition Juan Gris organisée par Léonce Rosenberg en avril 1919 à la Galerie de l'Effort moderne. Sa lecture pose un délicat problème : Pierre Granville, Michèle Richet dans le catalogue de l'exposition Juan Gris l'ont regardée, à la suite de l'ancien propriétaire de l'oeuvre, comme une tête d'arlequin, reconnaissable grâce à son bicorne. Il paraît plus vraisemblable, comme le remarque Douglas Cooper (1975), de voir en réalité dans cette aquarelle un verre à pied posé sur une table. Le système de représentation utilisé par l'artiste avec la stylisation de la forme, le jeu des lignes, les aplats colorés participe bien au style de Juan Gris à cette époque. Le prix que l'artiste a pu attacher à cette oeuvre est suffisamment souligné par son choix pour la carte d'invitation et par la dédicace de l'original à Germaine Raynal. Gris était en effet très lié avec Maurice et Germaine Raynal : il a en 1911, réalisé un portrait au crayon de l'épouse du critique d'art et poète, suivi en 1913 d'un portrait à l'huile.
(Notice de Serge Lemoine extraite de "Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 2 : oeuvres réalisées après 1900", Ville de Dijon, 1976) Historique : Collection Germaine Raynal ; Collection Pierre et Kathleen Granville
Donation Pierre et Kathleen Granville (entrée au musée en 1976) Inscriptions / marques :Bibliographie :dédicace / signature / date en bas à gauche en bordure : "A Germaine Raynal son vieil ami Juan Gris 4-19"
Exposition :Lemoine (Serge), Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 2 : oeuvres réalisées après 1900, Ville de Dijon, 1976, n°293, reprod.
Cooper (Douglas), Juan Gris : Catalogue raisonné de l'oeuvre peint établi avec la collaboration de Margaret Potter, Paris, Berggruen Editeur, 1977, tome II, n° 298 p. 81, reprod. , cité dans n° 298 a p. 80
Starcky (Emmanuel), Gras (Catherine) et Meyer (Hélène), Le Musée des Beaux-Arts de Dijon, Paris, 1992 (Musées et Monuments de France, Fondation Paribas), p. 113, reprod
Bréon (Emmanuel), Juan Gris à Boulogne, Paris : Editions Herscher, 1992, reprod. p. 34
Neveux (Marguerite) et Huntley (H.E.), "Le Nombre d'or : Radiographie d'un mythe" suivi de "La Divine proportion", Paris, Editions du Seuil, 1995, p. 99-100, fig. 5.1
L'art pour guide : Bourgogne, Paris, Gallimard, 2005, p. 152, reprod.
Passeurs d'art : Hommage à Pierre et Kathleen Granville donateurs du musée des Beaux-Arts de Dijon, Dijon : Musée des Beaux-Arts, 2006, p. 45
Objetos vivos. Figura y naturaleza muerta en Picasso, Barcelone : Musée Picasso, 20 novembre 2008 - 1er mars 2009, p. 65, fig. 8
© photo Hugo MartensJuan Gris, Paris : Galerie de l'Effort moderne, 1919
Juan Gris, Paris : Orangerie des Tuileries, 1974 , n°142, reprod.
Juan Gris et les dimanches de Boulogne, Boulogne-Billancourt : Musée Municipal, (12 novembre 1987 - 5 janvier 1988) , reprod. p. 70
De Poussin à Picasso, Rennes : Musée des Beaux-Arts, (19 mars - 5 juin 1988) , n°77, reprod. p. 111
Juan Gris : Correspondance. Dessins 1915-1921, Valence : IVAM Centre Julio Gonzalez (23 octobre 1990 - 13 janvier 1991), Paris : Centre Georges Pompidou, Musée National d'Art Moderne, (29 janvier 1991 - 1er avril 1991) , n° 18, reprod.
Juan Gris : Peintures et dessins 1887 - 1927, Marseille : Musée Cantini, (17 septembre 1998 - 3 janvier 1999) , fig. 58
Juan Gris : Pinturas y dibujos 1910-1927, Madrid : Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia, Paris : Musée national d'art moderne, 2005 , n° 216 p. 211-212, reprod. p. 211