collections du musée des beaux-arts de dijon

résultats de recherche

ajouter au panier voir le panier


Quatre hommes portant une poutre : un cheval

Dessin
vers 1816 / 1817
Auteur : Géricault, Théodore

Plume et lavis d'encre brune sur papier calque contrecollé
Hauteur : 12 cm ; Largeur : 16,7 cm
Inv. DG 700

Ce dessin de Théodore Géricault représente quatre hommes nus portant une poutre avec à l'arrière-plan à gauche une étude très stylisée de cheval se cabrant. Un cheval identique, au crayon, renversé et coupé par le bord de la feuille, se distingue à droite. Pierre Granville a pu mettre ce dessin en relation avec les études que Géricault a exécutées en 1818 pour illustrer l'affaire Fualdès. L'assassinat de cet ancien magistrat de Rodez, dont le cadavre avait été retrouvé dans les eaux de l'Aveyron le 20 mars 1817, avait passionné l'opinion française de l'époque et suscité l'intérêt de Géricault qui manifestait déjà, avant le "Radeau de la Méduse", son attirance pour les faits divers de son temps. Son projet de consacrer à l'événement une grande composition n'aboutit pas et seuls quelques dessins préparatoires traités dans le style antique en conservent le témoignage.
Ce dessin doit en fait précéder la série et se situer après le "Cuirassier blessé", c'est-à-dire vers 1816-1817, peu après que l'artiste ait commencé à dessiner et composer dans une manière classicisante. Ce fut également l'avis de Lorenz Eitner (1971) : "vers 1816". Ce dessin, sans autre sujet qu'une étude d'anatomie et une recherche de mouvement, pourrait constituer l'un de ces exercices où Géricault a cherché à exprimer toutes les attitudes du corps humain. On peut rapprocher cette feuille d'un dessin conservé dans une collection privée à Toronto "Assassinat dans un bateau (Meurtre de Pompée ?"), de dimensions presque analogues, où se retrouvent le même graphisme, un jeu de hachures et des ombres au lavis identiques. Lorenz Eitner (1971) a rapproché cette feuille d'un dessin qui en semble une variante et figurait au verso d'un billet autographe non daté (vente Paris, Maison Charavay en octobre 1970, p. 26, n° 33896). Dans ce dessin, la brutalité expressive des formes, la simplification décisive des silhouettes pour mieux exprimer l'effort et la tension, enfin la cadence des figures, expriment déjà l'art tout entier de Géricault.

(Notice de Serge Lemoine extraite de l'ouvrage "Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900", Ville de Dijon, 1976)

Historique : Collection Carlos Savelli ; Collection Léon Suzor ; Collection Pierre et Kathleen Granville

Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969

Inscriptions / marques :

Bibliographie : © photo François Jay

powered by Mobydoc