collections du musée des beaux-arts de dijon

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Études pour le Paysage aux pêcheurs et pour le Paysage de l'Aqueduc (?)

Dessin
vers 1817
Auteur : Géricault, Théodore

Mine de plomb, crayon, plume et encre de chine sur papier
Hauteur : 18 cm ; Largeur : 13 cm
Inv. DG 242

Ce dessin est, avec ses deux vignettes dans la partie supérieure de la feuille, une étude pour le tableau, anciennement dans la collection new-yorkaise Huntington Hartford, "Paysage aux pêcheurs", également appelé "Grand paysage d'Italie au petit jour" ou encore "Le Matin" (Munich, Neue Pinakothek, inv. 14561). Deux autres dessins pour ce tableau sont connus : l'un est conservé au Fogg Art Museum (Cambridge, Mass., Harvard University, inv. 1965.287), l'autre au Musée Bonnat à Bayonne. Le "Paysage aux pêcheurs" fait partie d'une suite de trois tableaux consacrés aux trois "Heures du Jour" : le "Paysage à l'aqueduc" ("Grand paysage d'Italie au coucher de soleil" ou "Le Soir" New York, Metropolitan Museum of Art, inv. 1989.183) et le "Paysage à la tombe romaine" ("Grand paysage d'Italie par temps d'orage" ou "Le Midi", Paris, Musée du Petit-Palais, inv. Dut. 1170), qui sont assez proches de style et d'inspiration et possèdent des formats quasi identiques : ils auraient été exécutés par Géricault pour décorer la maison d'un ami à Villers-Cotterêts.
Ces tableaux, desquels on peut rapprocher également le "Déluge" du Louvre, témoignent d'une certaine influence michelangelesque que tous les auteurs ont notée : ils évoquent aussi librement le genre du grand paysage historique et composé du XVIIe siècle, illustré par Poussin ou, comme le dit Clément (1879), "dans la manière du Guaspre". La date d'exécution de ces grands tableaux reste controversée. Lorenz Eitner (1971) a proposé de les situer vers 1815-1816, c'est-à-dire avant le départ de Géricault pour l'Italie. Mais Joanna Szczepinska-Tramer (1974), en s'appuyant sur les particularités iconographiques que ces oeuvres présentent, a pu établir avec beaucoup de perspicacité qu'elles ont été réalisées après que l'artiste fût revenu d'Italie. Ainsi, selon toute probabilité, cette feuille au graphisme nerveux et faisant apparaître, dans l'étagement des plans et de la construction des formes, ainsi que dans son inspiration, les préoccupations classicisantes de Géricault, aurait été exécutée soit pendant le séjour de Géricault en Italie, soit au moment de son retour en France.
Sylvain Laveissière (cat. Exp. Géricault, Paris, 1991-92) a constaté que "si le dessin au crayon et le plus grand des deux à la plume préparent directement le "Paysage aux pêcheurs", le petit croquis à la plume semble bien être, comme le montre G. Tinterow (1990-91), une étude - la seule connue à ce jour - pour la montagne du "Paysage à l'aqueduc", qui aurait donc été conçu en même temps."

(Sophie Barthélémy d'après Serge Lemoine, "Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900", Ville de Dijon, 1976)

Historique : Collection Alfred Sensier ; 1877, Paris, vente Sensier, 14 décembre ; Collection Destailleurs ; Collection Dollfuss ; 1912, Paris, vente publique ; Collection Georges Sartais ; Collection Duc de Trévise ; Collection Pierre Dubaut ; Collection Pierre et Kathleen Granville

Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969

Bibliographie :

Exposition : © photo François Jay

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