collections du musée des beaux-arts de dijon
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Grande Mademoiselle
Dessin
1980
Auteur : Hajdu, EtienneEncre de Chine sur papier
Etienne Hajdu
Turda , 1907 - Bagneux , 1996
Ecole Française De formation initiale classique, n'ayant guère l' 'esprit "Bauhaus", Etienne Hajdu eut un premier choc culturel à l'École des Arts décoratifs de Vienne. Dépité, il arrive à Paris en 1927, où l'abstraction n'en est, en sculpture, qu'à un stade embryonnaire. Il suit dans un premier temps les cours de Niclausse à l'École des Arts Décos puis ceux de Bourdelle à l'Académie de la Grande Chaumière. C'est au contact des artistes de l'École de Paris, notamment du couple Szenes-da Silva, ainsi que de grands sculpteurs comme Brancusi, Arp... que naquirent ses premières oeuvres "abstraites" dans les années 30. Les corps mutilés de la seconde guerre mondiale le marquèrent à tel point qu'il s'abstint de représenter toute figure humaine avant le début des années 50. Les années 60-70 furent celles de la maturité. La faune et la flore ainsi que l'humain sont des thèmes très présents dans son oeuvre, auxquels il confère un mouvement fluide, sensuel, aérien. Tailleur de pierre devenu "sculpteur de l'ombre", il lie la "présence humaine et la force plastique" qu'il a puisé dans les sculptures cycladiques.
Hauteur : 203 cm ; Largeur : 100 cm
Inv. 1983-9-D et DG 86-94 Hajdu ne perçoit pas d'opposition entre le bloc de pierre et la feuille de papier , d'autant plus que la tension du volume vers le plan est devenue un signe distinctif de son oeuvre. Sur le papier comme en sculpture, "il émince les corps, les évide, les divise, les amalgame à la lumière" (P. Georgel). Ses dessins sont des épures quelquefois reprises et transformées dans et par la matière de la pierre. Le dessin aiguise le jeu entre signe et objet auquel Hajdu s'est livré pendant sa carrière : le graphe - le plus souvent noir sur blanc - porte la partie plus abstraite, l'idée qui prendra corps dans la pierre.
En tant qu'objet, ce dessin se rattache aux grandes figures féminines noires dont Hajdu a rappelé le lien avec les pleureuses qu'il rencontrait, jeune, en Transylvanie. En tant que signe, il rend compte d'une matière en état d'expansion, exprimé par le développement vertical et sinueux, les contrastes du lavis, les trouées de lumière qui fouillent la matière ; une matière alvéolée qui fait d'Hajdu le "sculpteur de la biologie moléculaire" (J.-L. Binet).
Les oeuvres graphiques d'Hajdu ne portent pas de titre. On doit à Pierre Granville ce goût pour la nomination, sensé induire, guider ou prolonger chez le spectateur le fil de son appréhension poétique de l'oeuvre.
(Notice de Rémi Cariel, 2013) Historique : Collection Pierre et Kathleen Granville
Don Pierre et Kathleen Granville, 1983 Inscriptions / marques :Bibliographie :signature / date en bas à droite : "Hajdu 1980"
© ADAGP, Paris 2017 / © photo Musée des Beaux-Arts de DijonLemoine (Serge), Troisième Donation Granville, 14 juin 1986, Musée des Beaux-Arts de Dijon, Dijon, 1986, n° 94