collections du musée des beaux-arts de dijon

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Adam et Eve

Tableau
vers 1844
Auteur : Delacroix, Eugène

Peinture à l'huile sur papier marouflé sur toile
Hauteur : 22,3 cm ; Largeur : 25 cm
Inv. DG 571

Cette petite peinture a été offerte en 1844 par Eugène Delacroix à Joly, comme en témoigne une lettre adressée le 23 juillet de la même année par le peintre à celui qui était l'architecte de la Chambre des Députés. Elle n'avait pas quitté la famille jusqu'à son acquisition par Pierre Granville. Il s'agit d'une esquisse pour le premier pendentif de la coupole consacrée à la Théologie à la Bibliothèque du Palais-Bourbon. Confiée à Delacroix de 1838 à 1847, la décoration de cette salle comprenait cinq coupoles dédiées à la Science, à la Poésie, à la Théologie, à l'Histoire et à la Législation (chaque coupole étant compartimentée en quatre pendentifs) ainsi que deux hémicycles. Les autres pendentifs de la coupole consacrée à la Religion montrent "La Captivité à Babylone" et deux sujets empruntés au Nouveau Testament : "La Mort de saint Jean-Baptiste" et "La Drachme du tribut". À propos d'"Adam et Eve", Delacroix décrivit sa composition au journaliste et critique d'art Théophile Thoré en ces termes : " Adam et Ève après le péché, et chassés par l'ange. Adam, debout, cache sa tête dans ses mains. Ève tombée à genoux, se retourne encore vers le céleste vengeur et semble conserver l'espoir de le fléchir". L'étude est donc très proche de la réalisation définitive, de même que le dessin de la collection Cain à Paris et celui du Musée du Louvre. Il existe également une composition, cette fois très différente, sur le thème d'Adam et Eve, qui est peut-être une première pensée pour ce pendentif (Musée du Louvre, ainsi qu'une grande toile en hauteur qui est sans doute postérieure à la décoration de la bibliothèque. Alfred Robaut commentait ainsi l'oeuvre : "Dans « l'Adam et Ève", le maître superpose trois figures dans une perpendicularité ondoyante en forme de S avec la grâce d'un serpent ondulant debout sur sa queue. Je ne voudrais pas affirmer que la pensée de rappeler ainsi l'image du tentateur s'est formulée avec précision dans l'esprit de Delacroix, peut-être sa main a-t-elle exprimé le mouvement d'une inconsciente association d'idées errantes en son cerveau. En tout cas, le rapprochement mériterait d'être signalé. Ce qui est également bien digne de remarque, c'est que le peintre ait réussi à remplir avec cette perpendiculaire, le champ d'une toile en largeur. Le secret de cette victoire n'est autre que celui des magies de sa palette. D'un rayonnement de couleur, il remplit et anime l'espace" (Robaut, 1885).
Que ce soit l'intérêt qu'il porte au sujet, que ce soit la qualité même de cette esquisse, certainement l'une des plus belles de cette série, l'on ne peut douter de l'importance que Delacroix pouvait y attacher, puisqu'il l'a choisie pour la donner à l'architecte de la Chambre des Députés.

(Notice de Serge Lemoine extraite de l'ouvrage "Musée des Beaux-Arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 1 : oeuvres réalisées avant 1900", Ville de Dijon, 1976)

Historique : Collection Joly ; Collection Pierre et Kathleen Granville

Donation Pierre et Kathleen Granville, 1969

Inscriptions / marques :

Bibliographie :

Exposition : © photo Michel Bourquin

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